Le milliardaire, novice en politique, doit s'exprimer face à des milliers de délégués réunis depuis quatre jours à Cleveland, dans l'Ohio (nord), lors d'un discours très attendu, le plus important mais aussi le plus périlleux de sa campagne.
"La criminalité et la violence qui affligent aujourd'hui notre pays prendront bientôt fin", devait-t-il dire, selon des extraits de discours à la tonalité anxiogène diffusés à l'avance par son équipe.
"A partir du 20 janvier 2017 (date de l'investiture du successeur de Barack Obama, ndlr), ce sera le retour à la sécurité", devait ajouter celui qui se présente comme le candidat "de l'ordre public", lors de ce discours suivi en direct par des dizaines de millions d'Américains.
Dans ce discours prononcé à l'issue d'une convention chaotique qui a mis crûment en lumière les déchirures du parti républicain, il devait aussi affirmer que l'Amérique est moins en sécurité, et le monde plus instable, "depuis qu'Obama a pris la décision de donner la responsabilité de la politique étrangère américaine à Hillary Clinton".
- Rebond dans les sondages? -
L'ultime soirée de cette convention d'investiture tumultueuse a débuté peu après 19H00 (23H00 GMT) dans l'immense salle omnisports du Quicken Loans Arena.
Accrochés dans d'immenses filets au plafond, des dizaines de milliers de ballons rouges, blancs et bleus étaient prêts à être lâchés, selon une tradition solidement établie, à l'issue de l'allocution du candidat.
Le magnat de l'immobilier lira-t-il son discours mot à mot sur le prompteur, exercice dans lequel il est peu à l'aise, ou laissera-t-il libre cours à ses célèbres envolées, au risque de déraper en prime time?
Pour James Hardesty, 54 ans, venu de Caroline du Nord, le candidat doit "parler d'emplois, de ce qu'il fera". "Il y déjà énormément de discours anti-Hillary, il faut qu'il présente un véritable programme".
Rite de passage pour tout candidat à la présidentielle, le discours d'acceptation est un exercice à haut risque.
Réussi, il peut être synonyme de rebond dans les intentions de vote. A l'approche du scrutin du 8 novembre, qui désignera le successeur de Barack Obama, l'avance de la démocrate Clinton dans les sondages s'est réduite.
Invectivée avec une extrême virulence ("Enfermez-la!") toute la semaine par les chefs et délégués républicains, cette dernière sera elle formellement désignée par son parti la semaine prochaine à Philadelphie.
Attendant son heure - elle devrait dévoiler son colistier vendredi ou samedi depuis la Floride - elle s'est montrée relativement discrète ces derniers jours.
Son équipe a diffusé jeudi une vidéo qui rappelle opportunément d'anciens propos flatteurs du milliardaire à son égard: "Elle travaille très dure et je pense qu'elle fait du bon boulot", "Je connais Hillary et je pense qu'elle ferait une excellente présidente".
- Couacs en série -
Le clan démocrate ne rate pas une occasion de souligner les contradictions de l'homme d'affaires new-yorkais, mais aussi les failles béantes qu'il a créées au sein du parti républicains.
Son ex-rival des primaires Ted Cruz est venu jusqu'à Cleveland pour mieux le défier, refusant mercredi soir à la tribune d'appeler à voter pour lui à l'élection de novembre.
Il a invité les républicains à voter "selon leur conscience", pour le candidat qui défendra le mieux les principes conservateurs, se faisant copieusement huer par les délégués en quittant la salle.
Ce héros de la droite chrétienne, à qui l'on prête des ambitions pour la présidentielle de 2020, a refusé de dire s'il voterait Trump.
Pas un jour de la convention n'aura été épargné par les polémiques.
Lundi, des délégués anti-Trump sont montés sur les chaises et se sont époumonés devant les caméras lors d'un vote de procédure.
La journée de mardi a été dominée par l'affaire du plagiat de quelques paragraphes d'un discours de Michelle Obama par Melania Trump, l'épouse d'origine slovène de l'homme d'affaires.
Et jeudi, à Bruxelles, le chef de l'Otan a diplomatiquement épinglé le candidat républicain pour des propos semant le doute sur la solidarité américaine envers les alliés du traité de l'Atlantique Nord.
Dans une interview publiée par le New York Times, Donald Trump a affirmé que, si la Russie attaquait les pays baltes, il n'interviendrait militairement qu'après avoir vérifié que ces pays "ont bien respecté leurs obligations à notre égard."
Le secrétaire d’Etat John Kerry, tout en affirmant ne pas vouloir se mêler de la campagne, a opportunément rappelé jeudi depuis Washington que toutes les administrations depuis 1949, démocrates comme républicaines, avaient toujours été "pleinement engagées dans l’Alliance".
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