Comme sans doute beaucoup d'inventions, l'idée pouvait au départ paraître saugrenue. Elle a germé il y a onze ans dans la tête d'un ingénieur de l'entreprise Colas, leader mondial de la fabrication de routes : "Insérer des panneaux photovoltaïque dans le macadam, pour produire de l'électricité".
La route devient photovoltaïque
Il y a en France des milliers et des milliers de kilomètres de routes qui ne servent à rien d'autre qu'à faire rouler des voitures ou des camions. Des millions de kilomètres à travers le monde !..
Si sur le goudron, on incluait des panneaux solaires, comme sur le toit de votre maison, mais en plus solide, on pourrait produire plein d'électricité.
Colas, Wattway, CEA, SNA,...
L'entreprise Colas a confié l'étude de cette idée au CEA et à sa division énergétique Ines. Quelques dalles ont été produites artisanalement, à des fins de tests : une cellule photovoltaïque ne fait que deux microns d'épaisseur et ne supporte pas le poids d'un semi-remorque !
Colas est leader mondial de la construction de routes et l'entreprise a confié le développement des dalles photovoltaïques à Wattway.
Idée simple mais réalisation compliquée.
Il a fallu résoudre de multiples problématiques : les dalles photovoltaïques devaient avoir la même adhérence que du goudron pour que les automobilsites ne perdent pas le contrôle de leur véhicule… Il a aussi fallu s'assurer de leur tenue à l'usure, à la température, résoudre les questions d'interconnexion des dalles sur une faible épaisseur. Dix ans de recherche ont été nécessaires.
Fabriquées dans l'Orne
Aujourd'hui, ces dalles photovoltaïques Wattway sont une réalité. Elle sont désormais en phase de pré-industrialisation, fabriquées encore artisanalement par l'entreprise SNA, implantée à Tourouvre, près de Mortagne-au-Perche (Orne).
Une opportunité de relance
Cette entreprise fabriquait énormément de CD et de DVD jusque dans les années 90, où l'arrivée du MO3 et du streaming ont fait chuter les ventes et l'ont mis en grande difficulté économique. Son effectif a fondu, de plus de 200 salariés à mois de 80. Pour rebondir, elle espère beaucoup dans le développement de la production des dalles phovoltaïques.
Les clients inventent l'avenir
Déjà une centaine de chantiers d'implantation de 5000 m² de ces dalles photovoltaïques dans des routes est programmée en France d'ici la fin de l'année 2017. Il s'agit d'expérimenter tous les cas de situation possible : sur des parkings, des petites routes, des autoroutes. Pour de l'alimentation électrique de proximité : éclairage publique, signalisation lumineuse, bornes de recharge de voitures électriques (bientôt sans prise à brancher grace à l'induction).
A plus grande échelle ?
Mais pourquoi ne pas alimenter des maisons, des usines, raccorder la production des dalles photovoltaïques au réseau EDF ? Cent mètres carrés de dalles permettraient d'alimenter quatre maisons. Mille mètres carrés (soit environ 300 m d'une route départementale) permettraient d'alimenter tout l'éclairage public d'une ville de 3000 habitants...
Un marché illimité
"Il ne s'agit pas de remplacer les centrales atomiques, mais d'être une alternative, au même titre que les éoliennes ou l'offshore", précise Jean-Charles Broizat, directeur de Wattway. L'attente des clients sera primordiale durant les 18 prochains mois, explique-t-il : "Si on produit 10 000 mètres carrés par an, ou 10 millions, ça n'est pas la même chose".
Le début d'une belle histoire ?
Wattway réfléchit actuellement à comment industrialiser sa production de dalles photovoltaïques sur de grosses quantités, mais aussi à inventer des machines pour coller rapidement toutes ces dalles sur les routes...
Pour Thierry Méline, Directeur général de Colas-France, il s'agit d'un "projet révolutionnaire", au "potentiel considérable" :
Cette dalle photovoltaïque Wattway "Made in Normandie", est la seule de ce type dans le monde. Sa durée de vie est de 15 ans. Le ministère de l'environnement suit de près ce projet, qui intéresse aussi plusieurs pays étrangers.
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Je travaille dans le photovoltaïque depuis 18 ans, je suis extrêmement favorable au développement de cette énergie. Mais en ce qui concerne ce projet je trouve que c'est une hérésie pure et simple. Certes le coût est prohibitif, mais le problème n'est pas vraiment là, l'effet volume peut réduire ce coût, même s'il n'atteindra jamais le coût d'une installation standard.
Mais on oublie que, pour que le photovoltaïque fonctionne, il faut de la lumière du soleil, et si possible faire en sorte de produire là ou l'on consomme.
Poser à plat un panneau à un mauvais rendement, de plus il s'encrasse (c'est déjà le cas sur un toit donc sur une route avec gaz d'échappement, résidu de gomme c'est encore pire). Il semble que la résine qui protège la cellule ne soit pas hyper transparente. Le verre des modules standards est sans cesse amélioré pour augmenter la transparence et diminuer les reflets. Ici on recule énormément.
Ensuite quel meilleur endroit pour poser du photovoltaïque qu'à l'endroit où l'on en consomme ? Une fois dit cela, on constate que poser du photovoltaïque sur une route où il n'y a pas de consommation semble pas très judicieux. En revanche en poser directement sur les bâtiments de la commune semble être une meilleure idée.
ça aurait donné du travail de la même façon aux entreprises locales, cela aurait couté beaucoup moins cher, et cette énergie aurait été beaucoup mieux valorisée.
Je ne comprends vraiment pas Mme ROYAL qui s'entête à vouloir renouveler cette expérience extrêmement couteuse alors que la filière photovoltaïque attend un léger coût de pouce pour arriver à l'autoconsommation, l'objectif ultime pour cette énergie.
Le photovoltaïque est entrain de réussir son pari de devenir une énergie rentable comparée aux énergies traditionnelles (fossiles ou nucléaires), sans subvention, . Un accompagnement de cette filière pour atteindre cet objectif me semble plus judicieux que de financer un projet qui recule de 10 voire 20 ans sur les aspects financiers et techniques.