JC, âgé de 26 ans, a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de grande instance de Caen, le lundi 18 juillet, pour envois de messages malveillants, menaces de mort et violence aggravée. Les faits se sont produits du 1er janvier au 16 juillet à Manvieux, près de Bayeux, au nord de Caen.
Récit
A l'été 2015, après cinq ans de relation, le jeune homme quitte sa compagne pour une autre femme. Mais il tient à rester son ami le temps que celle-ci accepte cette rupture. La jeune fille s'en remet et lui signifie qu'elle ne veut plus le voir. C'est alors que le harcèlement commence.
« Tremble car je suis ton pire cauchemar »
A partir de janvier, elle reçoit de multiples SMS : « Profite bien de ta vie, la mort peut arriver à tout moment. » « Toute ma violence s'acharnera sur toi et sur ton mec. Tremble, je suis ton pire cauchemar. » « Ce sera pire avec les plaintes que tu pourras porter. » Au fil du temps, la pression devient de plus en plus importante. Elle le retrouve plus d'une fois sur le parking de son travail. Elle est épiée, surveillée, menacée au point que cela devient invivable.
A deux doigt de l'accident
Le 15 janvier, elle circule sur une petite route départementale pour rejoindre son travail. Arrivant en face à très vive allure (il avouera 110km/h), il donne un coup de volant pour se retrouver sur sa voie à elle. Elle l'évite de justesse et se retrouve sur le bas-coté. Il s’arrête et lui adresse un doigt d'honneur. Suite à cette agression, la victime souffrira d'un grave choc émotionnel. Le casier judiciaire du prévenu est vierge, il a effectué de brillantes études (Master2 en management) L'expertise psychiatrique dépeint un homme intelligent, prétentieux, manipulateur mais ne souffrant d'aucun réel trouble psychiatrique.
« Vous avez l'intention de vous moquer de nous ? »
A la barre, il consent à reconnaître les menaces mais pas la tentative d'accident : « Je ne l'ai pas reconnue au début. On fréquente les mêmes lieux, forcément, comme on a vécu ensemble. » Ce qui a le don d’énerver la président, Marie-Christine Leprince-Nicolay : « Vous saviez qu'elle empruntait cette route à cette heure, vous n'aviez rien à y faire ! Vous prenez la justice pour quoi ? Vous avez l'intention de vous moquer de nous ? Non seulement vous perturbez votre ex-compagne mais vous mettez la vie des autres en danger ! » L'avocat de la partie civile renchérit : « JC a jeté « son jouet », puis il a voulu le récupérer. Mais « le jouet » n'en veut plus dans sa vie et cela est insupportable pour lui. C'est l'effet miroir : J'ai mal donc je veux qu'elle ait mal. »
Dangereux et déstabilisant : deux ans ferme requis
Le procureur, Jean-Pierre Triaulaire estime l'homme dangereux et déstabilisant. « Avec ce cheminement et cette intelligence, il y a une montée en puissance qui peut aboutir à une terrible explosion. Il fait froid dans le dos. Il aurait besoin de constater une certaine réalité derrière les barreaux, car jusque là, il ressent un sentiment d'impunité. Je requiers deux ans de prison ferme. » La sentence sera de cinq mois de prison ferme assorti de 10 mois de mise à l’épreuve. Il devra verser 1 000 € de dommages et intérêts à la victime avec interdiction de la contacter et de paraître dans le Calvados. Obligation de soins psychiatrique lui est faite. Sa voiture est confisquée et il est mis sous mandat de dépôt.
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une sanction bien légère pour le préjudice subi