"Notre conseil d'administration a fait de grands progrès sur les options stratégiques", a indiqué la directrice générale, Marissa Mayer, dans le communiqué dévoilant les résultats du deuxième trimestre, une déclaration quasi identique à celle qu'elle avait faite lors des précédents résultats trimestriels en avril.
Le groupe est dans la dernière ligne droite d'une procédure lancée il y a plusieurs mois en vue de céder potentiellement des pans entiers de son activité, y compris son coeur de métier.
D'après certains médias, les offres finales étaient attendues ce lundi, et les observateurs espéraient avoir des détails en même temps que les résultats trimestriels.
"Nous n'avons pas d'annonce à faire aujourd'hui", a toutefois indiqué Marissa Mayer lors de la traditionnelle vidéo conférence avec des analystes, "mais je peux dire que nous sommes en plein dans la procédure d'évaluation des propositions."
Et de promettre d'informer les actionnaires "aussitôt qu'il sera prudent" de le faire.
Même si elle s'est dite lundi "fière" des changements réalisés au sein du groupe depuis son arrivée il y a presque quatre ans, la patronne de Yahoo! est de plus en plus sous pression faute de pouvoir montrer des résultats probants pour relancer l'ex-fleuron de l'internet américain.
Elle avait tenté de gagner du temps en annonçant début février une restructuration qui va réduire ses effectifs de 15% et en entamant un vaste examen des solutions stratégiques qui s'offrent au groupe: c'est dans le cadre de ce dernier que les cessions d'actifs sont envisagées.
- 5 milliards pour le coeur de métier? -
Les médias américains ont évoqué ces dernières semaines des offres comprises entre 3,5 et 5 milliards de dollars pour le coeur d'activité du groupe, à savoir ses services en ligne.
L'un des candidats semblant faire le plus de sens sur le plan stratégique est le géant des télécoms Verizon, déjà propriétaire du groupe internet AOL, qui n'a pas caché son intérêt depuis plusieurs mois mais jamais confirmé de dépôt d'offre.
Le fonds TPG et un groupe d'investisseurs emmenés par Dan Gilbert, le fondateur de Quicken Loans (auquel Warren Buffett s'était dit prêt à apporter une aide financière), ont aussi été cités parmi les prétendants potentiels.
Le conseil d'administration a dit dès le départ qu'il n'accepterait pas forcément de vendre les actifs sur lesquels des offres sont faites.
Colin Gillis, analyste chez BGC Partners, avait toutefois estimé la semaine dernière qu'il devrait accepter une offre autour de 5 milliards de dollars, disant même s'attendre à des offres jusqu'à 6 milliards. "Yahoo! est fini à nos yeux", ajoutait-il.
RBC Capital Markets s'attend pour sa part à une conclusion de la procédure "d'ici la fin de l'été".
En attendant, Yahoo! a annoncé lundi avoir creusé sa perte nette à 440 millions de dollars au deuxième trimestre contre 22 millions sur la même période de 2015.
Le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, qui sert de référence aux Etats-Unis, a atteint seulement 9 cents quand les analystes visaient en moyenne 10 cents.
Le chiffre d'affaires a progressé pour sa part de 5% à 1,3 milliard de dollars. Le montant généralement utilisé pour évaluer la croissance de Yahoo! est toutefois celui des revenus qui restent une fois déduits les montants reversés à des partenaires ("ex-TAC"), et ceux-ci ont plongé de 19% sur un an.
Pour le trimestre entamé début juillet, le groupe a dit attendre un chiffre d'affaires total entre 1,275 et 1,325 milliard de dollars, et des revenus ex-TAC de 840 à 880 millions.
Ces chiffres étaient accueillis dans l'indifférence à Wall Street, où l'action Yahoo! cotait à 37,95 dollars vers 23H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la séance officielle, un niveau inchangé par rapport au cours de clôture.
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