Philippe Gambino est venu tous les jours se recueillir depuis vendredi. Pour lui, la minute de silence sera "essentielle". "Il ne faut pas passer trop vite à autre chose. On a besoin d'exorciser, d'en parler, on a besoin de recueillement", estime ce Marseillais, qui est arrivé à Nice le matin tôt après le drame, et n'a appris ce qui venait de se passer que sur place.
La grande artère du bord de mer niçois, sera rendue dans son intégralité à la circulation en début d'après-midi, après le respect d'une minute de silence à midi en présence notamment du Premier ministre Manuel Valls et de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle était encore parsemée lundi matin de nombreux mémoriaux installés aux endroits présumés où des victimes ont trouvé la mort.
Des passants déambulent en silence, s'arrêtant seulement pour lire les nombreux messages de soutien, d'hommage et de colère, avant qu'un saxophoniste vienne rompre le silence avec une mélodie mélancolique, accompagnant la peine qui se lit sur chaque visage.
Un peu plus d'une heure avant la minute de silence, des centaines de personnes sont déjà présentes sur la Promenade, dont les trottoirs sont également ornés lundi matin, tous les 15 mètres environ, de bouquets déposés par des fleuristes de la ville.
-"On peut juste prier" -
Mickaël est venu lundi sur ces lieux avec sa femme, sa belle-mère et son bébé pour la première fois depuis le drame. Il prend un stylo et tente d'écrire un mot sur un drapeau français déjà rempli de petite phrase d'hommage et de soutien.
"C'est compliqué d'écrire quelque chose de censé, ça paraît tellement irréel", explique-t-il: "On peut juste prier". Lui qui n'était pas venu jusqu'à présent "voulait venir avant qu'ils n'enlèvent tout", explique-t-il.
Les mots d'hommages et les objets déposés sur la Promenade des Anglais depuis jeudi doivent être déplacés à proximité, autour du kiosque à musique situé dans le jardin Albert 1er, tout au bout de la promenade des Anglais. Par la suite, tous ces objets seront conservés, a promis la municipalité.
La belle-mère de Mickaël, les larmes aux yeux, lui demande d'allumer une bougie qu'elle n'arrive pas à enflammer. Lui ne sera pas là pour la minute de silence. "Je préfère quelque chose de plus simple, plus intime", mais ce n'est pas par peur du rassemblement, assure-t-il.
Au-delà, il appelle à "une prise de conscience de chacun, que chacun ait conscience qu'il a un service à rendre" pour éviter ces drames. "Il faut être vigilant, pas paranoïaque", juge-t-il, au risque sinon de "céder à la même négativité dans laquelle ils (les terroristes, ndlr) se sont embourbés".
"Ca passe par l'éducation, la démocratie, le rappel des valeurs, de l'histoire", estime-t-il.
Parmi les petits mémoriaux, l'un détonne : un tas d'immondices, des mégots calcinés, et, écrit en rouge "ASSASSIN", c'est le lieu présumé où a été abattu le tueur.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.