Cette réunion bisannuelle, qui rassemble les représentants d'une cinquantaine de pays et qui célèbre cette année son 20e anniversaire, se veut un forum destiné à renforcer les coopérations économiques et politiques à travers le continent eurasiatique.
Mais la forte poussée de fièvre autour des différends territoriaux en mer de Chine méridionale risque cette fois de dominer les esprits.
La réunion mongole intervient quelques jours après un arbitrage international désavouant de façon retentissante les prétentions de Pékin sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
La Cour permanente d'arbitrage (CPA) de la Haye a jugé que la Chine n'avait pas de "droits historiques" justifiant sa position, face aux revendications rivales de pays riverains: les Philippines --qui avaient engagé la procédure--, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei.
La Chine a réagi avec fureur au jugement de la CPA, martelant qu'elle ne le respecterait pas, tout en mettant en garde contre le risque de transformer la région en "berceau de la guerre".
Et le sujet devrait largement s'inviter dans les discussions et rencontres bilatérales prévues vendredi et samedi en Mongolie, où est présent le Premier ministre chinois Li Keqiang et auxquelles participent tous les pays ayant des revendications en mer de Chine.
"Tous les sujets possibles sont en discussion", a confirmé jeudi à l'AFP le ministre vietnamien des Affaires étrangères Pham Binh Minh. "Nous saluons l'issue de l'arbitrage", a-t-il ajouté.
Manille, de son côté, souffle le chaud et le froid. Le nouveau président Rodrigo Duterte a ainsi annoncé jeudi l'envoi d'un émissaire en Chine "pour lancer des pourparlers", signe apparemment apaisant.
Mais les Philippines ont également prévenu que leur ministre des Affaires étrangères Perfecto Yasay comptait bien, à Oulan Bator, "discuter de l'approche pacifique, fondée sur le droit, des Philippines et de la nécessité pour les parties de respecter la récente décision du tribunal arbitral".
Le simple fait d'aborder la question ne devrait pas manquer d'irriter Pékin, qui avait prévenu vertement que le sommet de l'Asem n'était pas "un lieu approprié" pour en discuter.
Mais Pékin semble quelque peu isolé, le Premier ministre nippon Shinzo Abe ayant lui aussi clairement indiqué, avant son départ pour la Mongolie, qu'il désirait y débattre du différend et "de l'importance d'une résolution pacifique fondée sur le droit" --alors que de vifs différends territoriaux opposent aussi Chine et Japon.
Le président du Conseil européen Donald Tusk, lui aussi présent à l'Asem, a appelé mardi la Chine à protéger "l'ordre international basé sur le droit"
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