Aucun tir n'a été entendu dans la nuit ou dans la matinée, aucun hélicoptère de combat n'a décollé, et les rues retrouvaient petit à petit une activité normale, a rapporté le correspondant de l'AFP, sauf dans le quartier de Jebel (ouest), où de violents combats ont eu lieu entre vendredi soir et lundi entre forces loyalistes fidèles au président Salva Kiir et ex-rebelles aux ordres du vice-président Riek Machar.
Dans ce quartier, la population apeurée rechignait à s'aventurer dans les rues, selon la même source.
Interrogé par l'AFP, un habitant de Juba souhaitant conserver l'anonymat a évoqué une forte présence militaire dans la capitale, avec de nombreuses patrouilles des forces loyalistes.
Aucun bilan des quatre jours de combats n'était disponible, mais la plupart des acteurs s'accordent à dire que "des centaines" de personnes, militaires et civils, ont été tuées dans ce déferlement de violence.
Au moins 36.000 habitants apeurés ont dû fuir leurs foyers à la hâte, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et se sont réfugiés dans les installations de l'ONU, les églises et les écoles de la capitale.
La ville doit également surmonter à présent un approvisionnement en eau défaillant ces derniers jours. Juba, qui abrite plus d'1,5 million d'habitants, compte peu de puits et l'acheminement de l'eau se fait par camions citernes, immobilisés par les affrontements depuis vendredi, a rapporté le correspondant de l'AFP.
Tandis que l'activité reprenait timidement, les premiers témoignages de civils pris dans les combats commençaient à émerger. "Sans nourriture et sans eau, où pouvons-nous aller?", s'était lamentée mardi auprès de l'AFP Jaen Nyoka, une habitante réfugiée dans une église, où la Croix-Rouge procédait à une distribution de nourriture.
"Riek Machar, Salva (Kiir), aidez les Sud-Soudanais, nous les enfants n'avons de problème avec personne, alors si vous voulez tuer, ne tuez pas les pauvres gens n'ayant rien à voir avec la politique", s'est exclamé, en pleurs, Stephen Saba, un jeune garçon disant avoir perdu ses parents et ses frères en raison des combats.
Dans un pays en proie à une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés depuis décembre 2013, le Conseil norvégien aux Réfugiés (NRC) a regretté avoir dû "suspendre ses activités dans les zones les plus affectées" en raison des récents combats.
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