Avec cette acquisition, "nous sommes le premier opérateur européen à s'installer en Chine, dans ce marché qui est extrêmement prometteur", s'est félicité Antoine Cahuzac, directeur général d'EDF Energies Nouvelles, filiale d'EDF dédiée aux énergies vertes, lors d'une rencontre avec des journalistes.
EDF détient désormais par le biais d'EDF EN 80% de UPC AWM, la société locale UPC China et le fonds d'investissement américain Global Environment Fund (GEF) restant actionnaires à hauteur de 20%, indique un communiqué.
Le montant de l'opération n'a pas été dévoilé.
En reprenant UPC AWM, "nous reprenons 174 mégawatts de projets en opérations et 130 mégawatts de projets en construction (...) et un peu plus d'un gigawatt de projets en cours de développement", a détaillé Bruno Fyot, directeur général délégué d'EDF EN.
A partir de ce portefeuille existant, EDF EN a l'ambition de construire entre 200 et 300 MW par an, soit environ 2 gigawatts d'ici 5 ans, près de deux fois les capacités éoliennes actuellement installées par l'électricien en France.
Avec un coût de développement du mégawatt éolien autour de 1 million d'euros, cela représente 2 milliards d'euros d'investissements sur la période.
Le marché chinois est en effet devenu ces dernières années le premier dans le monde pour le développement de l'éolien, et des énergies renouvelables en général.
Près de la moitié des capacités mondiales installées dans l'éolien en 2015 l'ont été en Chine. Et le pays vise 250 gigawatts installés en 2020, contre 145 GW fin 2015, même si le charbon représente toujours environ 70% du mix énergétique du pays.
Le rythme de développement y est effréné avec des projets qui mettent deux ans pour se réaliser, explique Bruno Fyot, contre plus de cinq ans en France.
Dans ce contexte, ce premier pas d'EDF dans l'éolien chinois, que le groupe affirme murir depuis deux ans, "est vraiment très important car les perspectives de développement en Chine sont juste supérieures à tout ce qui existe ailleurs dans le monde", a insisté M. Cahuzac.
- A l'affût dans le solaire -
Seul handicap: l'incapacité du réseau électrique chinois à absorber l'électricité croissante issue des énergies renouvelables, ce qui oblige les exploitants à stopper la production avec une perte en moyenne de 10% sur l'ensemble du territoire.
Avec UPC AWM, EDF estime être à l'abri, ce phénomène étant surtout concentré dans le nord du pays, alors que l'entreprise opère plutôt dans le sud.
Si la société n'a pas d'actionnaire chinois à son capital -- UPC et GEF sont des acteurs américains -- EDF développera ses futurs projets en partenariat avec des acteurs locaux, passage quasi obligé en Chine.
L'éolien est en effet actuellement largement dominé par les groupes publics chinois, comme China Huadian Corporation, China Datang Corporation ou China Guodian Corporation.
Même chose chez les turbiniers, où Goldwind est devenu l'an dernier le premier fabricant mondial, devant les européens Siemens et Vestas, ou l'américain General Electric.
EDF entend lui capitaliser sur ses compétences dans l'opération et la maintenance pour optimiser les parcs existants d'UPC China et dans les études sur les conditions de vent pour profiter des meilleurs opportunités du territoire.
La Chine, où EDF est présent depuis longtemps dans le nucléaire, l'hydraulique ou les services énergétiques, "s'inscrit parfaitement dans (la) dynamique", de la stratégie de développement du groupe d'ici 2030, axée sur les énergies renouvelables et l'international, a indiqué le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy cité dans un communiqué.
Le groupe est aussi "très attentif aux opportunités qui pourraient se présenter dans le solaire", a d'ailleurs indiqué Bruno Fyot.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.