Samedi, sur la route du Tour de France dans les Pyrénées, le ministre a comme à l'accoutumée entretenu le doute sur ses intentions vis-à-vis de la présidentielle: "Il y a plusieurs étapes, c'en est une qui a commencé le 6 avril et que je compte bien mener jusqu'au sommet", a-t-il confié au Journal du dimanche.
Et de filer la métaphore sportive: "Je ne concours pas pour le maillot à pois ou le maillot blanc, ni pour le maillot vert. Quand on fait du vélo, c'est le maillot jaune".
Pas de déclaration de candidature à attendre pourtant mardi à la Mutualité, ni même de sortie du gouvernement: il n'y aura "pas d'annonce personnelle", confie son entourage, en rappelant la méthode et le calendrier que s'est fixé le ministre: le "diagnostic", jusqu'à la fin de l'été, les "propositions", en octobre, puis les "questions de personnes".
"C'est le premier grand rassemblement des adhérents et soutiens" depuis le lancement du mouvement le 6 avril, le moment de "faire un point d'étapes sur les valeurs et les méthodes", explique cette source.
Ce meeting sera aussi l'occasion pour l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée de faire ses armes dans un exercice relativement inédit pour lui.
"On est raisonnablement optimiste sur l'événement. On sera content si on arrive à remplir la salle", qui compte 1.800 places, affirme son entourage, évoquant une audience a priori constituée d'une moitié de Parisiens, d'un quart d'habitants de banlieue et d'un quart de provinciaux, avec 50% de moins de 35 ans.
Une "trentaine de parlementaires" devraient être présents, dont la garde rapprochée du ministre: le maire de Lyon Gérard Collomb, le sénateur François Patriat, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Stéphane Travert et Corinne Erhel, tous socialistes.
"L'enjeu est qu'Emmanuel (Macron) fixe l'objectif d'En marche! pour l'élection présidentielle 2017", poursuit-on, en soulignant que "beaucoup de gens le poussent à clarifier, c'est important qu'il s'explique".
- Consensus des 'progressistes' -
De fait, le positionnement "un pied dedans, un pied dehors" du ministre a pu désarçonner ses soutiens, dont certains ne poursuivront pas l'aventure "En marche!" s'il s'agit in fine de soutenir le président sortant, François Hollande.
"Son idée est que si on n'arrive pas à un consensus sur un certain nombre de sujets, on n'amènera pas le débat au niveau où il devrait être (...) Le fait d'être candidat va plutôt nuire à la démarche de fond", décrypte son entourage.
Selon un député proche du ministre, l'objectif de M. Macron est de mettre sur la table à l'automne une dizaine de propositions susceptibles de faire consensus parmi les "progressistes", qu'ils soient de droite ou de gauche.
Plusieurs proches évoquent aussi la publication à la rentrée d'un "opuscule" programmatique, même si d'autres nuancent: "On ne sortira quelque chose que si on a le sentiment que c'est utile. Peut-être qu'on sortira des choses sur certains sujets progressivement, et pas le grand oeuvre".
Le ministre devrait en tout cas poursuivre son tour de France cet été, selon Gérard Collomb, avec des "meetings dans les villes", et un "grand rassemblement fin août (...) du côté de Bordeaux", puis les 23 et 24 septembre un "colloque des réformistes européens et mondiaux" à Lyon.
Fin juillet devrait s'achever la grande campagne de porte-à-porte lancé par En Marche!, dont l'objectif affiché est de frapper à 100.000 portes pour nourrir le "diagnostic" sur l'état du pays que veut établir le ministre, en travaillant également avec des universitaires.
Le mouvement revendique "plus de 50.000 adhérents", dont 16.000 se sont inscrits pour des porte-à-porte.
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