Son Parti libéral démocrate (PLD) et son allié le Komeito ont pris 69 ou 70 des 121 sièges du Sénat à renouveler pour six ans, contre 59 précédemment.
Il s'agit des résultats donnés par la chaîne de télévision publique NHK et d'autres médias à l'issue du dépouillement.
"Je suis soulagé que nous ayons pu nous assurer plus de 61 sièges, soit la moitié de ceux soumis au vote. Je pense que c'est un appel à accélérer les abenomics", a déclaré en fin de soirée M. Abe à la chaîne privée TBS, dans une allusion à sa politique économique.
L'autre moitié des 242 sièges du Sénat sera renouvelée dans trois ans. Les deux partis au pouvoir en contrôlent 77.
Le PLD, aux commandes de façon quasi ininterrompue depuis 1955, associé à la formation centriste Komeito, avait en face de lui une opposition affaiblie. Le Parti démocrate (centre-gauche), principal adversaire, peine à se remettre d'un passage au pouvoir d'un peu plus de 3 ans (2009 à 2012), marqué par des revirements incessants et le tsunami de mars 2011 à l'origine de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Au pouvoir depuis décembre 2012, M. Abe n'est toujours pas parvenu à redresser la troisième économie du monde en dépit de largesses budgétaires et d'une politique monétaire ultra-accommodante, deux piliers des abenomics.
- La révision constitutionnelle, 'objectif du PLD', même après Abe -
Ce nationaliste s'est engagé à mettre fin à la flambée du yen ainsi qu'à la déflation qui ronge l'activité économique du pays, tout en renforçant la défense et les valeurs traditionnelles. Il affiche aussi l'ambition de parvenir à une révision de la Constitution pacifiste du Japon.
Sur ce dernier point, ce scrutin pourrait être déterminant. S'il se confirme, comme les médias l'ont indiqué aux premières heures lundi, que le PLD et les forces favorables à un tel changement contrôlent désormais les deux tiers du Sénat, après avoir déjà conquis la même proportion de la Chambre basse, une condition nécessaire serait remplie pour pouvoir convoquer un référendum proposant de premières transformations dans la loi fondamentale restée intacte depuis près de 70 ans.
"Je suis venue car je crains une révision constitutionnelle (...), j'ai un petit garçon et je veux qu'il vive dans un pays en paix", avait confié à l'AFP Mme Kimura, la trentaine, juste avant de voter.
Selon les spécialistes, M. Abe ne s'attaquerait toutefois pas directement à l'article 9 de la loi fondamentale, qui consacre la renonciation "à jamais" à la guerre, se contentant dans un premier temps de soumettre des amendements plus anodins pour lever le tabou sans se mettre à dos la majorité des Japonais, attachés à cet article.
"Mon mandat dure encore deux ans, mais c'est aussi l'objectif du PLD, nous allons nous asseoir et nous atteler à cette question", a-t-il déclaré dimanche soir, laissant entendre que d'autres pourraient reprendre le flambeau.
"Si le PLD et d'autres partis favorables à une révision de la Constitution remportent les deux tiers, Abe va certainement aller de l'avant vers une révision, qui est son but ultime et son désir le plus profond", a déclaré à l'AFP Shinichi Nishikawa, professeur de sciences politiques à l'Université Meiji de Tokyo.
Fait rare, des dizaines de milliers de Japonais étaient descendus dans les rues à plusieurs reprises l'été dernier pour défendre le pacifisme, lorsque M. Abe avait engagé une réinterprétation de la Constitution.
Le taux de participation a été légèrement supérieur à celui du précédent scrutin sénatorial en 2013, mais n'a pas dépassé 54,70% selon la chaîne NHK. Ce total prend en compte les 16 millions de personnes qui ont voté par anticipation, soit 15% de l'électorat. Plus de 106,6 millions de citoyens étaient invités à voter, dont pour la première fois les mineurs de 18 et 19 ans. Aucun résultat officiel n'est à attendre avant lundi en cours de journée, au plus tôt.
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