Un homme âgé de 32 ans comparaissait le mercredi 6 juillet 2016 devant le tribunal de grande instance de Caen pour violences conjugales commises entre avril 2007 et novembre 2015. Au vue de la prescription, seuls les faits des trois dernières années ont pu être jugés.
Récit
Durant les premières années, le couple vit chez l'un des parents. Un petit garçon nait en 2007. Ils obtiennent un logement et c'est à cette époque que les violences commencent. Les plaintes prises en considération datent de début et fin 2014. La première fois il tente d’étrangler sa compagne et ne la lâche qu'à l'arrivée de l'enfant qui hurle : « Tu vas tuer maman ! » ce qui ne l’empêche pas de lui glisser : « Je vais finir par t'avoir ! » La seconde, la victime porte des hématomes plein les bras. Des certificats médicaux sont alors établis par le CHU.
Découragée à l'idée d'aller porter plainte
« Il me frappait très souvent mais je ne portais pas plainte. J'étais découragée à l'idée de devoir aller au médecin et à la gendarmerie, et puis il me faisait peur. Quand il rentrait ivre le week-end, je recevais des coups de poings, il me plaquait contre le mur. » Une collègue a constaté à divers reprises des hématomes aux bras de la victime et des traces rouges autour de son cou. Sa fille recevait souvent sa mère en pleurs qui venait se réfugier chez elle.
Le prévenu réfute ou minimise ses dires
A la barre, l'homme réfute ou minimise les dires de la victime : « Elle exagère les faits ! Je ne lui ai jamais mis de coups de poing, ni même de claques ! Il m'arrivait de la pincer, simplement, quand elle était hystérique. Et encore, juste deux fois ! Là, elle m'avait poussé à bout ! Pour ma consommation d'alcool, c'est faux, je travaille sept jour sur sept, comment pourrais-je trouver le temps de boire ? »
« Pincer les bras de quelqu'un vous semble naturel »
Le président constate : « Il vous est certes difficile de nier les dernières violences reprochées même si vous les banalisez. Pincer les bras de quelqu'un vous semble naturel. Pour le reste, si cela n'est pas prouvé, cela n'a pas existé. Vous semblez spectateur de vos gestes, il n'y a chez vous aucune introspection. Je me permets de citer le lapsus que vous aviez lâché durant l’enquête : A part les fois où je suis violent, je ne le suis pas. Il y a deux phases dans votre personnalité, vous faites froid dans le dos ! » L'examen psychiatrique révèle quelqu'un de psychorigide.
« Une fessée n'a jamais fait de mal à personne »
Le procureur parle des fessées données à son petit garçon: « On voit rarement de telles marques rouges sur les fesses d'un enfant. Ce sont des coups d'une extrême violence ! » Le prévenu rétorque : « Oh ! Il a du en prendre une par an, pas plus. Moi aussi, j'en ai pris. Une fessée n'a jamais fait de mal à personne. C'est moi le papa et je sais pourquoi je le corrige ! »
Pressions morales
L'avocat de la défense se montre très inquiète : « Dommage qu'il ne soit pas poursuivi pour les maltraitances qu'il a fait subir à son enfant. Il banalise la violence. N'oublions pas les pressions morales subies par ma cliente après leur séparation : « J'aurai la garde de l'enfant car tu es hystérique et que j'ai un bon job. » L'homme est relaxé pour les faits les plus anciens et déclaré coupable pour les plus récents. Il écope de 3 mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l’épreuve, de 1000 euros de dommages et intérêts. Obligation de soins lui est faite.
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