A Caen (Calvados), le 13 avril 2016 vers 3h du matin, un étudiant en droit âgé de 19 ans regagne son domicile après une soirée entre amis. Son itinéraire le mène place Saint-Sauveur, en centre ville, où l'ambiance est très tendue (voir l'article : Calvados. Nuit debout: une infirmière du CHU de Caen condamnée à 300 euros d'amende et 200 euros de préjudice moral). Là en effet, le rassemblement pacifique de plusieurs centaines de personnes "Nuit debout" est en train d’être dispersé par les forces e l'ordre.
Plaqué au sol et menotté
Le jeune homme s'approche. Il n'a aucun lien avec la manifestation et ne comprend pas ce qui se passe. Des gens lancent des bouteilles en verre et des cannettes de bière aux policiers qui les gazent.
Dans ses souvenirs, il se retrouve, d'un coup, aspergé de bombe lacrymogène, plaqué au sol et menotté. Embarqué, soumis à l’éthylotest, le jeune homme affiche 1,80 gramme d'alcool par litre de sang. Il admet avoir bu chez ses amis. Ce qu'il n'admet pas, en revanche, c'est que l'on puisse lui reprocher d'avoir insulté les policiers.
Mis en garde à vue à 3h30, il n'en sortira qu'à 14h30
Sa garde à vue va durer près de douze heures, durant lesquelles sa mère, inquiète, appellera tous les hôpitaux de la région, son fils étant étudiant à Rouen et étant censé rentrer ce soir-là.
Il comparaissait le mercredi 6 juillet devant le tribunal de grande instance de Caen, pour outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique. "Je voulais juste rentrer chez moi, mais apparemment j'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne me souviens pas d'avoir insulté qui que ce soit, mais la situation m'a extrêmement choqué. Peut-être ai-je pu réagir à une violence physique qui m'était faite ? Je ne m'en souviens plus".
Garde à vue dégradante
Par contre, ce dont il se souvient, c'est de la garde à vue. "Elle était déshumanisante et dégradante, il y avait du sang par terre. On m'a bien fait comprendre que si je prenais un avocat ce serait encore plus long. Je voulais en sortir au plus vite possible".
Pour le procureur, qui admet que la garde à vue a dû représenter un "choc culturel" pour ce brillant étudiant de bonne famille, il a néanmoins continué à insulter et ne s'est pas montré à la hauteur.
Incohérences et contradictions de la procédure
L'avocat de la défense pointe les incohérences et les contradictions de la procédure : "D’après des témoins, deux policiers l'ont abordé, l’empêchant de passer, l'ont poussé en lui tenant la gorge et lui ont lancé un jet de lacrymogène à bout portant. Ils n'ont le droit de s'en servir qu'en cas de légitime défense ! Comment ont-ils pu penser que ce jeune homme isolé pouvait représenter un danger ?"
L'étudiant écope de 300 euros d'amende, de 200 euros de frais de justice et de 150 euros de préjudice moral à régler à chacun des trois policiers.
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Un truc est sûr, c'est qu'en France on ne doit pas s'inquiéter. On est bien encadré. Dormons sur nos deux oreilles et si un jour par aventure on nous disait de ne dormir que sur un quart d'une seule oreille et bien...
"Comment ont-ils pu penser que ce jeune homme isolé pouvait représenter un danger ?" je ne sais pas mais une source de revenu, c'est évident, la décision de justice s'en est chargée!!
Bonjour,
Peut-être pourrait-il porter plainte pour violences policières et faire appel de la décision ?