Le maintien d'une relation étroite entre l'UE, potentiellement affaiblie par la sortie du Royaume-Uni, et l'Otan devrait être réaffirmé vendredi matin à l'issue d'une rencontre, avant le début du sommet, entre le président Barack Obama, le président du Conseil européen Donald Tusk et celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Du côté français, les effets du Brexit sont jugés de manière nuancée. Certes, la France et le Royaume-Uni incarnaient ensemble la très grande majorité de la capacité militaire de l'UE, reconnaît un diplomate français.
Avec le Brexit, l'UE en perdra une partie, mais Londres constituait aussi un frein au développement de la défense européenne. Ainsi, selon le même responsable, "d'un côté l'UE perd une partie de son moteur, mais de l'autre elle perd une partie de son frein".
Pour les hôtes polonais du sommet, comme pour leurs voisins baltes, inquiets pour leur sécurité depuis l'annexion de la Crimée par la Russie et l'offensive séparatiste pro-russe en Ukraine, la décision attendue la plus importante concerne le déploiement de quatre bataillons multinationaux, de 600 à 1.000 soldats chacun, en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne.
"L'idée, c'est de dire (aux Russes) : +Qu'il ne vous passe pas par la tête qu'un coup de force rapide dans les pays baltes peut marcher+", explique un expert français, Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.
La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne et les Etats-Unis devraient assurer le commandement de ces bataillons et fournir une bonne partie des troupes. Comme d'autres pays de l'Otan, la France y participera en fournissant l'équivalent d'une compagnie (150 hommes).
Certes, les quatre bataillons ne pèseraient pas lourd face aux divisions russes. Le général américain Ben Hodges a reconnu que celles-ci mettraient moins de trois jours à atteindre Tallinn ou Riga.
Mais la présence des soldats occidentaux n'en sera pas moins rassurante.
- 'Tous pour un' -
En cas d'hypothétique attaque russe, les grands pays de l'Ouest seraient physiquement impliqués. Une bonne raison pour appliquer immédiatement l'article 5 de la charte de l'Otan, qui suit le principe "un pour tous, tous pour un".
A la veille de la réunion, Russes et Occidentaux ont soufflé le chaud et le froid sur leurs relations.
Celles-ci doivent allier, selon la formule officielle occidentale, "dissuasion et dialogue".
La chancelière allemande Angela Merkel a déploré jeudi l'attitude de la Russie en Ukraine et la perte de confiance qui en résulte.
"Lorsque la prévalence du droit et l'inviolabilité des frontières sont remises en cause par des mots et des actes, alors la confiance diminue", a-t-elle dit devant les députés allemands.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a toutefois annoncé qu'une nouvelle réunion de "dialogue" entre l'Alliance et la Russie se tiendrait au niveau des ambassadeurs le 13 juillet à Bruxelles.
Le président russe Vladimir Poutine, qui avait accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course "frénétique" aux armements, a de son côté fait un geste d'apaisement à l'égard des pays baltes en se disant favorable à l'arrêt des vols militaires sans transpondeur au-dessus de la mer Baltique.
Ces vols à proximité ou dans l'espace aérien estonien ou letton sont considérés comme une intimidation.
Le sommet de l'Otan qui se terminera samedi soir doit se pencher aussi sur le bouclier antimissile développé en Europe, promu par les Etats-Unis, mais mal vu par la Russie.
Des aides à l'Afghanistan, à l'Irak, à la Géorgie et à l'Ukraine figurent également à l'ordre du jour, ainsi que la défense contre les cyberattaques et les tactiques "hybrides", dont la Russie est accusée en Ukraine.
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