La fille de la richissime héritière de L'Oréal a été interrogée par le juge Roger Le Loire sur un prêt de 300.000 euros avec intérêts consenti en novembre 2012 à Claire Thibout, ex-comptable de sa mère, a affirmé son avocat Me Jean Veil, à la sortie de l'audition.
Il a annoncé sa mise en examen devant le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris et son intention de "faire un recours". "Cette affaire ne tient pas la route. Cette mise en examen est à mon avis totalement nulle", a-t-il déclaré à la sortie de l'audition, qui a duré un peu plus de deux heures et demi.
Devant le juge, sa cliente a expliqué que "le prêt est intervenu en 2012 deux ans après la fin de sa guerre judiciaire avec François-Marie Banier (confident de sa mère), puisque, depuis, les deux parties avaient transigé (en 2010) (...) Pour Mme Bettencourt Meyers, le conflit était terminé et elle n'avait strictement aucune raison de soudoyer, de suborner un quelconque témoin, et évidemment pas Claire Thibout", a fait valoir l'avocat.
"Cette somme sera remboursée, par conséquent ce n'est pas un paiement", avait-il affirmé à son arrivée au pôle financier à 15H00.
Mme Bettencourt Meyers ne s'était pas rendue à une précédente convocation au pôle financier le 21 avril. "Elle a demandé à être entendue en octobre, puis a redemandé à plusieurs reprises. Le juge l'a convoquée quelques jours avant l'audience en appel de Bordeaux, en mai. Il y avait un problème évident de calendrier", ont affirmé à l'AFP ses avocats Me Veil et Me Nicolas Huc-Morel.
Dans l'enquête ouverte après la contre-attaque judiciaire de François-Marie Banier, le juge a mis en examen cinq anciennes employées de Mme Bettencourt pour faux témoignage. Toutes avaient décrit l'emprise de l'artiste sur leur patronne à travers des récits qui se sont avérés décisifs dans le premier procès du dossier d'abus de faiblesse début 2015 à Bordeaux.
- 'Problèmes de liquidités' -
Principal mis en cause, M. Banier avait écopé de la peine la plus lourde en première instance: trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et 158 millions d'euros de dommages et intérêts à Mme Bettencourt. Il a été rejugé en mai en appel à Bordeaux avec trois autres prévenus. La cour rendra son arrêt le 24 août.
Dans l'enquête à Paris, M. Banier est au contraire le plaignant. Il accuse la fille de l'héritière de L'Oréal d'avoir fait pression, moyennant parfois finances, pour que certaines employées produisent de faux témoignages à son encontre.
Parmi elles, Claire Thibout, personnage central de l'affaire, est soupçonnée d'avoir touché de l'argent de la part de Mme Bettencourt Meyers: un prêt de 300.000 euros fin 2012 et un don de 400.000 euros fin 2008.
Au sujet de ce dernier, Mme Thibout s'était défendue en expliquant qu'il s'agissait d'une indemnité pour son licenciement.
Sur le prêt, les avocats de Mme Bettencourt Meyers affirment qu'il a été consenti à Mme Thibout pour faire face à des "problèmes de liquidités", à la suite de l'affaire Bettencourt.
Le juge a comparé les dizaines d'heures d'auditions de l'ex-comptable et pointé des contradictions de dates ou de circonstances, notamment sur les conditions de souscription de contrats d'assurance-vie au bénéfice de M. Banier.
Comme l'a révélé iTELE, une confrontation est prévue vendredi entre l'ex-comptable et son accusateur, a indiqué à l'AFP l'entourage de M. Banier.
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