C'est une première en France et un projet rare dans le monde. Mercredi 6 juillet 2016 a été inaugurée à Rouen (Seine-Maritime) la plateforme Genesis a été inaugurée au sein du campus du Madrillet, près de Rouen. Un projet qui associe trois laboratoires de la Vallée de la Seine : le CEA à Saclay, en Île-de-France, le Groupe de Physique des Matériaux à Rouen et le CIMAP à Caen. Avec un objectif bien précis : l'étude du vieillissement des matériaux dans les réacteurs nucléaires.
Étudier les matériaux soumis à l'irradiation
Philippe Pareige, professeur à l'université de Rouen et directeur de cette plateforme, précise la raison d'être de ce projet, d'un coût de 27 millions d'euros financés par l'Agence National de Recherche, la Région, la Métropole et l'Université de Rouen: "C'est un groupement de laboratoires dont la compétence principale est l'étude des effets d'irradiation dans les matériaux soumis à des bombardements de particules comme on peut le rencontrer dans les réacteurs nucléaires. L'objectif est de comprendre le vieillissement, les performances et la longévité des matériaux des réacteurs nucléaires, principalement français."
Quelles applications dans l'industrie ?
Ils seront plusieurs dizaines à travailler à Saclay, une quinzaine à Rouen et cinq ou six à Caen, tous les laboratoires ayant des compétences spécifiques. Ces études doivent permettre, à terme, d'apporter des solutions à l'industrie nucléaire. C'est pourquoi les entreprises EDF et Areva se sont associées au projet.
Philippe Pareige donne un exemple des possibilités d'applications pratique : "EDF fait un essai mécanique. Son matériau résiste, l'entreprise l'utilise. En revanche, s'il casse, il faut comprendre pourquoi. Par l'étude de ces matériaux, il sera possible d'établir des lois pour savoir combien de temps un matériau garde ses propriétés et à partir de quand il les perd. Nous pourrons également proposer aux entreprises des solutions pour modifier les matériaux afin qu'ils durent plus longtemps."
Autant d'études impossibles jusqu'ici, "car nous n'avions ni les structures, ni l'environnement qu'il fallait pour manipuler tous les matériaux, radioactifs ou non". Ce pas en avant dans la recherche française pourrait redynamiser une industrie nucléaire minée par des problèmes, depuis les accidents à Paluel jusqu'aux retards au chantier EPR de Flamanville.
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