Après près de deux ans d'instruction, un premier renvoi devant les assises de Henri Leclaire qu'il conteste désormais en appel, la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Metz est attendue tant par les familles d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining que par l'intéressé, dont le nom est revenu par intermittence depuis 29 ans.
Cet homme de 67 ans, petit, le verbe et le cheveu rare, en a "ras le bol" d'être mis en cause dans cette affaire, explique son avocat, Me Thomas Hellenbrand.
Il avait été le premier à avouer en 1986 le meurtre des deux garçons, morts le crâne enfoncé à coups de pierre sur un talus SNCF sur lequel ils jouaient à Montigny-lès-Metz, mais s'était rapidement rétracté.
Les enquêteurs l'avaient blanchi, relevant des inexactitudes dans ses déclarations. Une reconstitution avait aussi penché en sa faveur, les policiers estimant que sa corpulence l'empêchait de monter le talus.
Quelques mois plus tard, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, était arrêté, puis condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Premier mineur à écoper d'une telle peine, il fut, en 2001, l'un des rares détenus français à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
- Leclaire ensanglanté ? -
La présence de Francis Heaulme à proximité du lieu du crime lors des faits, avait été un élément clef de cet acquittement.
Mais le "routard du crime" -qui n'a jamais avoué le double-meurtre- a mis en cause Henri Leclaire, qu'il a, dit-il, vu, ensanglanté, le jour du double meurtre.
Ces accusations ne suffisent pas pour incriminer M. Leclaire qui bénéficie d'un non-lieu, et Francis Heaulme comparaît finalement seul, le 31 mars 2014, devant les assises de la Moselle.
Mais le procès est ajourné dès le deuxième jour d'audience, après des témoignages de dernière minute incriminant à nouveau Henri Leclaire.
Il y a celui d'une femme devant laquelle il aurait évoqué l'affaire de Montigny après lui avoir livré ses courses, expliquant avoir "attrapé" les enfants, mais pas les avoir tués. Et le récit d'un cheminot, qui s'est souvenu avoir vu un homme "ressemblant à 90%" à M. Leclaire, les vêtements ensanglantés, le jour du double meurtre.
Jeudi, les juges diront si ces témoignages qui ont poussé la cour à suspendre l'audience en 2014, et les nouvelles investigations qui on suivi, les ont convaincu. Ou pas.
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