Allemagne-France en demie, cela rappelle forcément des souvenirs douloureux aux supporters français de plus de 40 ans. Le Mondial-82, l'agression du gardien allemand Harald Schumacher sur Patrick Battiston, la sortie sur civière du défenseur tenu par la main par Michel Platini, les buts de Marius Trésor et d'Alain Giresse en prolongation avant la déroute aux tirs au but (3-3 a.p., 5 t.a.b. à 4): autant d'épisodes d'un match légendaire entré dans l'imaginaire collectif côté français.
Côté allemand au contraire, ce souvenir n'évoque rien de plus qu'une énième demi-finale victorieuse. Car la France n'est toujours pas parvenue à prendre sa revanche sur son rival dans une phase finale et reste sur une défaite amère en quarts de finale du Mondial-2014 (1-0).
Ce match avait matérialisé le gouffre entre les deux équipes.
"La France est un peu plus forte" qu'en 2014, assure le sélectionneur allemand Joachim Löw. En rappelant dans la foulée que la Mannschaft "sera l'adversaire le plus difficile pour elle jusqu'ici" dans cet Euro-2016 (Roumanie, Albanie, Suisse au premier tour, Eire en huitièmes puis Islande en quarts).
- 'Schweini' titulaire -
Pour entrer dans la cour des grands et ramener la France dans une finale, dix ans après la Coupe du monde 2006, les Bleus n'ont donc d'autre choix que de vaincre ce vieux rival jusque-là intouchable.
"On a une nouvelle page à écrire, insiste le sélectionneur Didier Deschamps. Elle est blanche, les joueurs peuvent la remplir."
La tâche sera toutefois immense pour une équipe amputée de cinq titulaires de 2014 (Varane, Sakho, Debuchy, Valbuena, Benzema). L'Allemagne, lancée dans la quête d'un doublé Coupe du monde-Euro, n'a pas été étincelante mais a affiché une solidité et une cohésion impressionnantes.
Elle sera privée d'éléments majeurs (Hummels suspendu, Gomez et Khedira forfaits) après sa qualification contre l'Italie au terme d'une séance de tirs au but irrespirable (1-1, 6 t.a.b à 5). Mais ce groupe a suffisamment de ressources pour briser les espoirs du pays-hôte, à l'image du buteur Thomas Müller, muet pour l'instant mais capable de se réveiller à tout moment.
Et l'emblématique Bastian Schweinsteiger, un temps incertain à cause d'un genou, sera non seulement disponible mais aussi titulaire, pour la première fois dans cet Euro.
- Ronaldo: 'Pleurer de joie' -
"Je ne pense pas qu'on soit favori parce qu'on ne joue pas que contre l'équipe de France mais contre tout un pays", a affirmé Löw. "On n'a peur de rien", a prévenu le milieu Toni Kroos.
La France, qui espère rééditer à la maison ses victoires de 1984 (Euro) et de 1998 (Mondial), mise sur Antoine Griezmann, meilleur buteur de l'Euro avec quatre buts, et sur son association avec l'attaquant Olivier Giroud. Aux côtés de Dimitri Payet (3 buts) et de la pépite Paul Pogba, enfin à son avantage en quarts de finale contre l'Islande (5-2), ils seront les armes maîtresses des Bleus.
Le vainqueur retrouvera en finale le Portugal de Cristiano Ronaldo, dimanche au Stade de France.
Douze ans plus tard, le pays et son idole tiennent enfin leur revanche: ils vont disputer leur deuxième finale d'un Euro après avoir battu le pays de Galles mercredi (2-0).
La première, en 2004, s'était terminée sur un drame national. La Grèce avait stupéfié l'Europe et plongé le Portugal dans le désespoir en le battant chez lui, à Lisbonne (1-0), en conclusion de l'Euro qu'il organisait.
Ronaldo, âgé de 19 ans, avait fini en larmes. Aujourd'hui, il en a 31 et a changé de dimension, avec trois Ballons d'Or et autant de Ligue des champions à son actif. "J'espère que dimanche, vous me verrez pleurer de joie", a-t-il glissé mercredi.
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