La journée en l'honneur de l'ancien chef du gouvernement de François Mitterrand (1988-1991) commence à 10H00 par un "culte d'adieu" protestant dans le XVIIe arrondissement de Paris, présidé par le président du Conseil national de l'Eglise protestante unie de France, le pasteur Laurent Schlumberger. Michel Rocard expliquait encore fin 2015 qu'il devait à son éducation protestante le sens de "l'intransigeance éthique".
François Hollande et Manuel Valls y sont attendus avant de se retrouver à midi dans la cour d'honneur des Invalides pour l'hommage national. L'ex-secrétaire général de la CFDT, Edmond Maire, y prononcera une allocution, comme le souhaitait Michel Rocard. Les deux hommes étaient de la même génération, pratiquaient parfois la voile ensemble en Bretagne et incarnaient cette "deuxième gauche", acceptant l'économie de marché et prônant la "transformation sociale" par la négociation entre partenaires sociaux.
Le chef de l'Etat y prendra également la parole. De source proche de la présidence, on indique qu'il reviendra sur le "parcours" de Michel Rocard et les "leçons" à en tirer, comme il l'avait fait en octobre en lui remettant la Grand Croix de la Légion d'honneur.
Dans un discours aux allusions plus que limpides à la situation actuelle, François Hollande avait alors salué celui qui a "voulu moderniser la gauche" avant de moderniser le pays comme Premier ministre. Le président avait aussi vanté sa "méthode du dialogue, du compromis, de l'apaisement", voyant en lui "un rêveur réaliste, un réformiste radical".
- Rocard, l'homme du... 49-3 -
Dans un parallèle avec le projet de loi travail, que l'exécutif a fait adopter à deux reprises à l'Assemblée nationale à coup de 49-3 et qui déchire la gauche, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a glissé mercredi qu'il fallait parfois "beaucoup de temps pour juger de manière objective" l'action politique.
"Je voudrais vous rappeler par exemple que la CSG, qui été une des grandes réformes de Michel Rocard Premier ministre, avait été votée par un 49-3, et avait failli ne pas être mise en oeuvre à six voix près. Aujourd'hui, à gauche comme à droite, qui viendrait dire que cette réforme n'était pas une bonne réforme ?", a lancé M. Le Foll.
"Il est toujours difficile de pouvoir être jugé à sa juste valeur au moment où on exerce des responsabilités", a-t-il poursuivi alors que le couple exécutif est au plus bas dans les sondages.
Michel Rocard est décédé samedi à l'âge de 85 ans, des suites d'un cancer, et doit être incinéré, ses cendres devant ensuite être inhumées en Corse. La mémoire de cet adepte du "parler vrai", ami de jeunesse de l'ancien président Jacques Chirac, a été unanimement saluée dans la classe politique, à droite comme à gauche, beaucoup revendiquant son héritage.
Dans ce concert de louanges, le Premier ministre n'est pas en reste et il a multiplié les hommages dans les médias, se réclamant de ce "père en politique" auprès duquel il a entamé son parcours politique, jeune homme, à la fin des années 70, et qu'il avait assisté à Matignon entre 1988 et 1991.
Manuel Valls sera d'ailleurs présent à la troisième cérémonie à sa mémoire, qui se déroulera cette fois à 14H00 au siège du Parti socialiste, et où il prendra la parole tout comme le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et l'historien du socialisme, Alain Bergounioux.
Selon M. Cambadélis, c'est Michel Rocard lui-même qui avait laissé un testament "très précis" sur le triple hommage qu'il souhaitait à sa mort.
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