Si quelque 9.800 soldats américains sont aujourd'hui présents sur place, l'exécutif américain s'était jusqu'ici engagé sur le maintien au-delà de 2016 de 5.500 soldats seulement sur un petit nombre de bases.
"Les talibans restent une menace (…) Les forces de sécurité afghanes ne sont pas encore aussi fortes qu'elles devraient l'être", a souligné M. Obama, élu en 2008 sur la promesse de mettre fin aux deux guerres d'Irak et d'Afghanistan.
"Les Etats-Unis maintiendront environ 8.400 soldats en Afghanistan l'année prochaine jusqu'à la fin de mon administration", a-t-il poursuivi lors d'une déclaration depuis la Maison Blanche à la veille de son départ pour la Pologne où il participera au sommet de l'Otan.
Le président afghan Ashraf Ghani a salué cette annonce, jugeant qu'elle témoignait de la force du partenariat entre les deux pays pour vaincre un "ennemi commun" et "renforcer la stabilité régionale".
En revanche les Talibans ont ouvertement raillé la déclaration américaine, remarquant sur Twitter que le président "Obama (qui) n'a rien pu faire avec 100.000 troupes et le soutien de 49 pays sera incapable de faire quoi que ce soit avec 8.400".
"Plus les Américains seront nombreux en Afghanistan, plus ils auront de victimes. Ils seront vaincus. Nous savons comment battre les imbéciles. Et nous avons un moral au beau fixe" a prévenu le porte-parole des insurgés Zabihullag Mujahd.
Si la vaste intervention militaire déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis s'est officiellement achevée fin 2014, M. Obama a déjà été contraint d'ajuster à plusieurs reprises son calendrier de retrait.
"Maintenir nos troupes à ce niveau spécifique nous permettra d'apporter un soutien adapté aux forces afghanes pour leur permettre de continuer à s'améliorer", a expliqué M. Obama, réaffirmant qu'elles resteraient cantonnées à la mission de conseil et d'assistance des forces afghanes.
Début juin, l'administration Obama s'est cependant résolue à donner un coup de main militaire au gouvernement afghan en laissant plus de marge de manoeuvre aux forces américaines pour intervenir dans les combats contre les insurgés.
Elles peuvent ainsi envoyer plus facilement les avions de combat américains appuyer les troupes afghanes dans les combats contre les talibans. Les conseillers militaires déployés auprès des forces afghanes peuvent également se rapprocher des combats, sortant des grands états-majors où ils étaient cantonnés.
- "Signal fort" -
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a loué sur Twitter une décision qui est "un signal fort" de l'engagement de l'Alliance dans la durée.
Le sénateur républicain John McCain s'est félicité de la décision présidentielle mais a souligné ne pas comprendre "la logique stratégique" consistant à faire passer le nombre de soldats de 9.800 à 8.400 face à une situation qui reste "précaire".
"La décision que je prends aujourd'hui permettra à mon successeur de s'appuyer sur des fondations solides pour continuer à enregistrer des progrès en Afghanistan et d'avoir la flexibilité nécessaire pour répondre à l'évolution de la menace terroriste", a poursuivi M. Obama.
"Je ne laisserai pas l'Afghanistan être utilisé comme un repaire pour terroristes", a-t-il martelé, reprenant une formule qu'il a utilisé par le passé à de nombreuses reprises.
Malgré les milliards de dollars dépensés par l'administration américaine et des progrès soulignés par les militaires américains, l'armée afghane présente encore de nombreuses faiblesses, notamment en matière d'organisation et de coordination.
Elle manque encore cruellement d'avions ou d'hélicoptères pour appuyer ses troupes au sol, ne pouvant compter pour l'instant que sur quelques avions d'attaque au sol A-29 fournis par les Américains et des hélicoptères légers MD-530.
Les premières discussions directes entre le gouvernement de Kaboul et les talibans avaient eu lieu en juillet 2015, mais la deuxième session a été reportée sine die après l'annonce de la mort du fondateur du mouvement taliban, le mollah Omar.
Les insurgés font du retrait des quelque 13.000 militaires étrangers toujours déployés en Afghanistan une condition préalable à la reprise de ces négociations.
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