Ce mardi 5 juillet 2016, un homme âgé de 29 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour violence envers un dépositaire de l'autorité publique. Les faits se sont produits la veille, lundi 4 juillet, au tribunal, le prévenu comparaissant alors en correctionnelle pour conduite en état d'ivresse.
Rappel des circonstances de l'audience d'hier
Jouant au "jeu" de "la pyramide" avec quelques autres (en gros, ce "jeu" consiste à boire le plus de verres possible, celui qui tombe d'ivresse le premier a gagné) son beau-père est pris d'un malaise. Transporté aux urgences en ambulance, le prévenu désire l'accompagner en scooter et prétend que la police l'y a autorisé. Mais constatant sa conduite incertaine, il est contrôlé à l’éthylotest et s’avère positif. Ce qui était le motif de l'audience d'hier.
"Je vous mettrai un couteau sous la gorge"
A la lecture du verdict lui annonçant la confiscation de son scooter, l'individu entre dans une vive colère : "Je ne me laisserai pas faire ! Je vous mettrai un couteau sous la gorge si vous touchez à mon scooter !" Très agité, il s'enfuit dans les couloirs du tribunal pour se réfugier dans les toilettes. Suite à ces propos, les policiers se voient contraints de l'interpeller et de le fouiller.
Cinq policiers pour le maîtriser
Mais l'homme refuse violemment la palpation. Pas moins de cinq policiers seront nécessaires pour le maîtriser. L'un d'eux est atteint de plusieurs coups de pied au tibia, et se porte partie civile pour l'audience de ce jour. A la demande du président, l'homme est directement placé en garde à vue.
"Je n'ai pas mâché mes mots, je l'aurais égorgé !"
Plus calme aujourd'hui, le prévenu campe néanmoins sur ses positions : "Je n'aime pas les policiers, à chaque fois, ils me contrôlent. Je ne suis pas un meurtrier, il y a pire ! Mais hier, je n'ai pas mâché mes mots, n'importe quel flic, mauvais ou bon, qui aurait touché à mon scooter, je l'aurais égorgé". Et d'ajouter : "J'en ai trop besoin pour mon taf". L’homme est sous curatelle. L'expertise psychiatrique le décrit comme quelqu'un d'intelligent, qui se plaît à "améliorer" la réalité. Il peut se montrer instable et impulsif, ne supportant la frustration, mais il ne souffre pas d'altération du discernement.
Deux mentions pour port d'arme blanche
Son casier judiciaire comporte cinq mentions, dont deux pour port d'arme blanche. Le procureur ne se résout pas à accepter un tel comportement, toutefois, il admet qu'il y a plus de rébellion que de violence volontaire. Il requiert néanmoins deux mois de prison ferme, assortis d'un mandat de dépôt. L'avocat de la défense plaide, lui, que son client vivait en réalité un moment de "ras le bol". Ayant du mal à s'en sortir, ayant trouvé un emploi, son moyen de locomotion serait devenu un précieux sésame… Elle ajoute qu'il a souffert de maltraitance étant enfant et qu'il n'a pas bénéficié de bases solides pour se construire.
Au final, les faits de violence sont requalifiés de rébellion. Il écope de 6 mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l'épreuve. Injonction de soins lui est faite et interdiction de fréquenter les débits de boisson. Il devra verser 500 euros de dommages et intérêts à la victime, ainsi que 300 euros de frais de procédure. "L'enceinte judiciaire est sacrée, souvenez-vous en !", conclut le président. L'homme est donc reparti libre, sur son scooter pas encore confisqué.
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