Une camionnette verte et blanche aménagée en lieu de culte a commencé à sillonner les rues de la capitale indonésienne en juin, au début du mois du ramadan, facilitant la pratique de l'islam pour les fidèles comme Sutikno, dans le pays musulman le plus peuplé au monde.
La mosquée à quatre roues stationne dans des endroits fréquentés, où se déroulent par exemple des événements sportifs ou des festivals. A l'heure de la prière, les portes latérales du véhicule sont ouvertes, une petite tribune est installée pour le prêche de l'imam, et des robes spéciales sont distribuées aux femmes.
Devant la camionnette, des tapis de prière sont déroulés sur un espace qui peut accueillir jusqu'à 100 fidèles. Quelques-uns peuvent même prier à l'intérieur du véhicule, équipé aussi d'un réservoir d'eau pour les ablutions - le lavage de certaines parties du corps obligatoire avant la prière.
Pour Sutikno, l'arrivée de la mosquée mobile stationnée entre un stade et des centres commerciaux est plus que bienvenue: il peut ainsi assister à temps à la prière de l'après-midi.
"J'aurais dû aller à la mosquée qui est assez loin, mais quand j'ai vu celle-ci, j'ai garé ma voiture et prié ici. Cela me permet de gagner du temps et d'aller chercher ma femme plus rapidement" dans la capitale de 10 millions d'habitants, raconte cet employé de bureau à l'AFP.
La mosquée mobile propose ses services de 15H00 (08H00 GMT) à 19H00 (11H00 GMT), pour les deux dernières prières de la journée, à des heures où des millions de personnes quittent le centre-ville pour la banlieue.
Les musulmans ont cinq prières quotidiennes.
Pendant le mois du ramadan, au cours duquel les musulmans doivent s'astreindre à l'abstinence entre le lever et le coucher du soleil, la mosquée mobile distribue aussi de petites portions de nourriture au moment de la rupture du jeûne.
- Manque de lieux de culte -
La camionnette appartient à la Fondation de la mosquée de l'archipel, une organisation qui aménage et entretient des mosquées, financée par Adira Sharia, un groupe qui délivre des fonds pour l'achat de véhicules motorisés, pour peu que l'on respecte les préceptes de l'islam.
"Nous étions préoccupés par le manque de lieux pour exercer son culte dans des endroits très fréquentés, tels les concerts de musique, festivals et stades de football. Parfois, des gens ont l'intention de prier, mais ils ne le font pas car il n'y a pas d'endroit pour cela", explique à l'AFP le directeur de la fondation, Hamzah Fatdri.
La première mosquée mobile en Indonésie a fait son apparition il y a un an à Bandung, ville au sud-ouest de la capitale, sur l'île de Java. Elle propose des sessions de prières dans 50 lieux différents et rencontre un grand succès. La fondation espère que la camionnette verte et blanche de Jakarta, un peu plus grande que celle Bandung, fera encore mieux.
L'archipel d'Asie du Sud-Est compte quelque 800.000 mosquées, en grande partie à Jakarta et dans d'autres métropoles.
Mais les embouteillages constituent depuis longtemps un problème pour la pratique des fidèles, les empêchant d'assister à certaines prières de la journée.
Et la situation ne fait qu'empirer: chaque jour, des centaines de nouveaux véhicules apparaissent dans les grandes villes de ce pays aux classes moyennes en plein essor.
De nouvelles applications permettant de commander des motos-taxis, plus à même de slalomer entre les voitures et les camions, connaissent ainsi un succès grandissant.
Quant à la mosquée mobile, en dépit de son aspect pratique, elle devra encore convaincre les fidèles, comme Mahtashal Harbi. "Je me suis senti un peu gêné de prier dans un lieu public ouvert. Peut-être parce que c'était une nouvelle expérience", dit l'étudiant à l'AFP, après avoir assisté pour la première fois à une prière à la mosquée mobile à Jakarta.
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