C’est en 1962, un an avant que soit signé l’accord d’amitié franco-allemande, que la ville de Caen se rapproche d’une ville outre-Rhin, Würzburg, pour “favoriser la réconciliation, l’amitié et la compréhension entre les cultures et les habitants”. Le lien entre ces deux villes, durement touchées pendant la seconde guerre mondiale, paraissait alors évident.
Puis, il a fallu attendre trente ans pour que le mouvement de jumelage se dessine vraiment et s’accélère.
L’âge d’or des années 90
En 1991, sous l’impulsion du maire centriste Jean-Marie Girault, Caen s’intéresse à l’Angleterre et à ses libérateurs de l’été 1944. Portsmouth, toute proche et reliée par les ferries, devient sa seconde jumelle.
La même année, c’est vers les Alliés américains que la ville se tourne. La Ville signe une charte de coopération avec Nashville (Tennessee), initiée par les avocats du barreau, puis avec Alexandria (Virginie).
Un an après, Caen se lie avec Thiès, au Sénégal. L’ancien maire de cette cité africaine devenu président de la République, Léopold Sédar Senghor, avait épousé une femme de Verson, commune voisine. Un beau symbole pour tisser des relations durables.
Toujours en 1992, la chute des régimes communistes ouvre la porte des pays de l’Est. Un pacte d’amitié est signé avec la ville de Resita, en Roumanie.
Il faut attendre alors dix-sept ans, et la volonté d’une nouvelle majorité municipale de relancer ce beau mouvement, pour que ces “coopérations décentralisées” engendrent un nouveau jumelage. Ohrid, en Macédoine, rejoint en 2009 la famille. Mais la municipalité se heurte aux difficultés internes des associations chargées d’animer chacune de ces coopérations internationales.
“En pleine reconversion”
“Ce ne sont pas les idées de projets qui manquent, mais nos adhérents sont moins motivés qu’auparavant. Nous sommes en pleine phase de reconversion”, observe l’ancienne présidente du jumelage Caen-Thiès, Marie-Jo Branche. “Il est difficile de mobiliser les gens et d’attirer les jeunes”, pointe-t-on aussi à l’association pour le jumelage Caen-Alexandria.
Pour faire face à cette situation, “nous avons souhaité reprendre les relations institutionnelles en direct avec nos villes jumelées”, explique l’adjoint au maire chargé des jumelages et de la coopération. “Les choses ont déjà bougé, nos contacts sur place sont plus constants”. La méthode a changé, et le fond aussi : “Nous voulons travailler sur le long terme, et que chacun s’enrichisse au contact de l’autre. Au Sénégal par exemple, on a beaucoup à apprendre de la façon des Africains de vivre avec les personnes âgées”.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.