Veste et cravate bleue marine, chemise à rayure et mine embarrassée, il a vécu son dernier sommet européen.
Le soir, au dîner, vers 20H00 (18h00 GMT), il a longuement pris la parole, "avec beaucoup d'émotion", selon François Hollande, qui était assis à ses côtés, tout comme le Premier ministre slovène.
Face à lui, dans une grande salle sans charme, les dirigeants des 27 autres Etats-membres de l'UE, mais aussi le président du Conseil européen, Donald Tusk et celui de la Commission, Jean-Claude Juncker.
"Il a rendu compte de ce qui s'est produit dans son pays avec le référendum", témoigne le président français. "Les mensonges qui ont pu être proférés, les approximations..."
Cameron raconte qu'il a voulu tenter quelque chose avec ce référendum, convaincre les Britanniques sur l'Europe. Sans succès.
"Il sentait bien que c'était une décision historique et se sentait responsable", poursuit François Hollande.
Mais pas de rancœur chez les autres dirigeants. Hollande raconte: "La totalité des membres du Conseil européen a dit que David Cameron s'était engagé, que c'était courageux de sa part".
Et aussi qu'"ils étaient tristes", relève de son côté la chancelière allemande Angela Merkel.
"Les politiques, nous sommes des êtres humains, donc j'imagine que ça n'était pas facile pour lui", renchérit l'Espagnol Mariano Rajoy.
Joseph Muscat, Premier ministre de Malte, résume: "Nous avons perdu un membre de notre famille".
- Farage fanfaronne -
David Cameron, qui a annoncé sa démission quelques heures après le vote en faveur du Brexit, confirme aussi que sa succession se fera au plus tard le 9 septembre.
Pour la suite, il dit espérer "des relations économiques aussi rapprochées que possible" avec l'Union européenne.
A l'extérieur, dans les salles immenses qui accueillent les quelques 1.300 journalistes accrédités pour ce sommet historique, Nigel Farage, un des gagnants du vote pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, fanfaronne, le sourire aux lèvres.
Le leader du parti anti-immigration britannique (Ukip), également eurodéputé, va et vient entre les tables ou s'arrête au bar de la presse, toujours suivi par les caméras, pour la plupart britanniques.
Retour au dîner: salade de caille, mignon de veau, fraises. Et "débats intenses", selon Merkel. Mais la question sulfureuse de l'article 50, que le Royaume-Uni doit activer pour formaliser la sortie de l'UE, n'est pas évoquée.
Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), est passé quelques minutes, expliquant que "les effets négatifs sont moins graves que ce qu'on escomptait avant le Brexit".
Les 28 apprennent aussi, en plein repas, qu'un triple attentat-suicide à l'aéroport Atatürk d'Istanbul a fait au moins 36 morts.
Le dîner prend fin. Les dirigeants européens doivent se revoir dès mercredi matin, au petit déjeuner, pour une discussion sur l'avenir à 27. Sans David Cameron, donc, qui donne une dernière conférence de presse, avant de sauter dans l'avion.
Jean-Claude Juncker ne lui a pas serré pas la main. "Parce que je veux le revoir encore et encore", argue-t-il. "Je veux avoir des contacts réguliers avec le Premier ministre David Cameron. Il n'est pas l'ennemi."
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