- Le Labour en plein psychodrame -
Fragilisé à l'extrême depuis l'annonce du Brexit, le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a perdu un vote de confiance de ses députés mardi après avoir perdu le soutien des deux tiers de son cabinet fantôme.
La motion de défiance a été votée par 172 députés, et seuls 40 ont apporté leur soutien au dirigeant travailliste.
Les rebelles l'accusent de ne pas avoir défendu avec suffisamment d'ardeur la cause du maintien dans l'Union européenne et estiment qu'avec lui le Labour n'a aucune chance de reconquérir un jour le pouvoir.
Mais le vote n'est pas contraignant et Jeremy Corbyn refuse obstinément de céder à ce "coup d’État de couloir", affirmant mardi soir qu'il ne "trahirait" pas la confiance des adhérents du parti qui l'ont largement élu en septembre.
Il a aussi d'ores et déjà annoncé qu'il se représenterait en cas de nouvelle élection à la tête du parti.
Le vétéran gauchiste se targue du soutien des militants, dont près de 10.000 ont manifesté en sa faveur devant le parlement lundi soir.
Pour être recevable, la motion de défiance doit non seulement recevoir l'assentiment des députés mais elle doit être validée ensuite par l'ensemble des membres du Labour auprès desquels il reste très populaire.
"Ne laissez pas les médias et ceux qui nous veulent du mal nous diviser", a-t-il lancé à la foule qui brandissait des affiches disant: "No Jexit!".
L’État-major du parti a pour sa part demandé lundi soir à Jeremy Corbyn de "faire un geste honorable" pour mettre fin à une ambiance délétère, "catastrophique", selon le député Chuka Umunna.
Signe de la gravité de la crise: le Parti nationaliste écossais (SNP), qui a 54 sièges à la Chambre des Communes contre 229 pour le Labour, a annoncé qu'il souhaitait être reconnu comme l'opposition officielle au Parlement.
Le parti travailliste "ne peut plus" assumer son rôle de premier parti d'opposition, a estimé sur Twitter Peter Wishart du SNP, s'appuyant sur la procédure parlementaire. Selon lui, le parti indépendantiste écossais bénéficie désormais d'un plus grand soutien que le Labour.
- Les conservateurs se cherchent une tête -
Le chaos au Labour fait presque oublier que le parti conservateur est lui aussi plongé dans une des plus grandes crises de son histoire.
Le Premier ministre David Cameron a annoncé sa démission et son lieutenant, le ministre des Finances George Osborne, a déclaré sans surprise mardi qu'il n'allait pas postuler pour sa succession. "Je ne suis pas le mieux placé pour donner à mon parti l'unité dont il a besoin", a-t-il dit.
Cameron et Osborne étaient les principaux avocats du maintien dans l'UE et estiment qu'il revient à un autre qu'eux d'être le Premier ministre qui négociera avec Bruxelles la sortie de leur pays de l'UE.
Le nouveau chef des Tories doit être investi le 9 septembre, a annoncé mardi le parti, repoussant de sept jours la date limite prévue lundi.
Tous les regards sont braqués sur Boris Johnson, le chef de file de "Vote Leave". Dans son édition de mercredi, The Sun annonce en une le "Boris day".
Mais le Times désignait mardi un autre favori, en la personne de la ministre de l'Intérieur Theresa May, s'appuyant sur un sondage YouGov.
Eurosceptique notoire, Theresa May, 59 ans, avait créé la surprise en annonçant son ralliement au camp du maintien dans l'UE. Mais elle s'est aussi bien gardée de faire campagne en première ligne. Selon beaucoup de Tories, elle représente un compromis parfait pour réconcilier un parti déchiré entre pro et anti-UE.
Les candidats à la tête du parti -- et du pays -- ont jusqu'à jeudi pour se déclarer. Les députés tories auront ensuite trois semaines pour dégager deux finalistes qui seront départagés par le vote des 150.000 membres du parti durant l'été.
Jusqu'ici, seul le ministre du Travail Stephen Crabb a officiellement annoncé qu'il postulait.
Le ministre pro-UE de la Santé, Jeremy Hunt, a indiqué mardi qu'il réfléchissait sérieusement à sa candidature.
- La reine 'toujours en vie' -
La reine Elizabeth II, qui "règne mais ne gouverne pas", n'a pas encore officiellement commenté le résultat du référendum. "En tous cas, je suis toujours en vie, ha!", a-t-elle dit lundi soir au vice-Premier ministre d'Irlande du Nord, Martin McGuinness, lors de sa première apparition publique depuis le choc du Brexit.
"On a été très occupé, beaucoup de choses sont arrivées", a ajouté la reine, qui a fêté ses 90 ans en avril.
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