Saluées tant côté syndical que patronal, ces rencontres bilatérales, les premières depuis début mars, se glissent dans un agenda serré.
Elles interviennent au lendemain du vote du texte au Sénat et quelques jours avant son nouveau passage à l'Assemblée à partir du 5 juillet, date que les opposants à la loi travail ont d'ores et déjà choisie pour mener de nouvelles actions.
Mais pour Manuel Valls, vivement critiqué pour son attitude fermée face à la contestation, elles ne doivent pas être considérées comme "la réouverture d'un cycle de négociations", d'autant que François Hollande a redit la semaine dernière qu'il comptait aller "jusqu'au bout" sur cette réforme sociale, vraisemblablement la dernière du quinquennat.
"Il peut y avoir des propositions, des avancées, mais qui ne changeront pas la nature du texte", avance un proche du président de la République.
Accompagné de la ministre du Travail Myriam El Khomri, le Premier ministre va d'abord écouter les syndicats soutenant la réforme, censée créer de l'emploi. Ainsi, Philippe Louis, président de la CFTC, ouvre le bal à 16H15, suivi de Laurent Berger (CFDT) à 17H00, qui a prévenu que si le gouvernement reculait, son syndicat "serait en travers de la route".
Suivront Philippe Martinez (CGT) à 17H45, puis Jean-Claude Mailly (FO) à 18H30. Le lendemain, François Hommeril (CFE-CGC) ouvre les rencontres à 14H30, suivi de Pierre Gattaz (Medef) à 15H15, François Asselin (CGPME) à 16H00 et Jean-Pierre Crouzet (UPA) à 16H45.
"S'il nous rencontre pour faire de la com', ça ne nous va pas", a relevé M. Hommeril (CFE-CGC), très critique de la loi. M. Louis (CFTC), qui soutient le texte, veut que Manuel Valls "joue carte sur table et lève les inquiétudes".
- 'Un coup pour rien' -
Même attente de réponses côté Medef, pour qui la loi "est vidée de tout ce qu'elle contenait d'un peu pertinent, de simple et de compréhensible par les entreprises", selon un porte-parole.
Mais Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA, "ne pense pas qu'il va en sortir une révolution et des grands changements", de même que le président de la CGPME, qui n'attend "aucun miracle" de cette rencontre.
"Si le Premier ministre nous reçoit, c'est qu'il a des réponses à nous donner", veut croire Philippe Martinez, en première ligne contre la loi travail et à la tête d'un mouvement de contestation avec FO, entamé il y a quatre mois. "Si le gouvernement n'a l'intention de céder sur rien, cela va être un coup pour rien", a relevé M. Mailly.
Les deux syndicats réclament toujours le retrait du texte, qui entraînerait la précarisation des salariés, selon eux. Et ils ont réitéré cette revendication mardi, lors d'une 11e journée de mobilisation qui a réuni partout en France 64.000 manifestants selon la police, 200.000 selon les organisateurs.
Médecine du travail, licenciement économique, référendum, forfait-jour, accords d'entreprise, mandatement de salariés, représentation syndicale... chacun viendra avec ses propositions.
Toutefois, c'est sur le rôle de la branche --notamment l'article 2 qui accorde la primauté de l'accord d'entreprise sur la branche en matière d'aménagement du temps de travail-- que va se concentrer le débat. Chaque organisation a un avis tranché sur la question.
Les uns (CGT, FO) réclament le retrait de l'article 2, d'autres qu'on clarifie ou réaffirme le rôle de la branche (CFTC, CFE-CGC, UPA) et les troisièmes (CFDT, Medef) approuvent la réforme.
Pour Laurent Berger, si le gouvernement touchait à cet article, "évidemment" la CFDT ne soutiendrait plus le texte. Pour le Medef, l'article 2 est "ce qui reste" d'efficace dans le texte pour relancer l'emploi.
Fin mai, Manuel Valls avait insisté sur le fait que l'idée que l'accord d'entreprise prime était "essentielle".
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