Mardi, Bruxelles et les dirigeants des 27 pays restants ont accepté de donner un peu de temps au Royaume-Uni pour déclencher formellement leur procédure de divorce, tout en martelant qu'ils n'accepteraient pas d'attendre "des mois".
La chancelière allemande Angela Merkel a aussi prévenu les Britanniques que leur relation future avec l'UE ne se ferait pas "à la carte", soucieuse d'éviter que le Brexit ne donne des idées à d'autres pays.
David Cameron reparti, la Première ministre écossaise Nicolas Sturgeon aura fait de son côté le chemin inverse vers Bruxelles, pour évaluer les chances de l'Ecosse de rejoindre l'UE en tant qu'entité indépendante.
Cheffe du parti indépendantiste SNP, elle doit notamment rencontrer dans la matinée le président du Parlement européen Martin Schulz, mais aucune rencontre n'est prévue à ce stade avec les présidents de la Commission et du Conseil européen.
"Si nous sortions de l'Europe, ce serait contre notre gré" et "démocratiquement inacceptable", a déclaré, combative, Mme Sturgeon, au cours d'un débat consacré au Brexit devant le Parlement d'Edimbourg, soulignant que les Ecossais avaient voté "clairement pour le maintien (ndlr: à 62%)" dans le giron européen.
Cinq jours après le choc du "Brexit", les dirigeants européens ont concédé mardi soir un répit au Royaume-Uni tout en l'avertissant que le temps est compté pour engager son divorce avec l'UE.
- Cameron 'ému' -
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union reconnaissent "qu'un peu de temps est nécessaire pour que le calme revienne", a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk à la presse à l'issue d'un dîner des 28 consacré au Brexit.
Son homologue de la Commission, Jean-Claude Juncker, a insisté pour que Londres enclenche "aussi vite que possible" la procédure régissant sa future séparation.
Le Premier ministre conservateur britannique n'a rien cédé sur ce point en répétant qu'il laisserait à son successeur au 10, Downing Street le soin d'activer la "clause de retrait" de son pays, l'article 50 du Traité de Lisbonne (2009).
"La décision de faire jouer l'article 50 reviendra au prochain cabinet une fois qu'il aura déterminé le but poursuivi", a-t-il répété.
Pour son ultime apparition à un sommet européen, David Cameron a été contraint à la douloureuse tâche d'expliquer son cuisant échec au référendum du 23 juin, qui a vu 52% des Britanniques voter pour larguer les amarres avec l'Europe.
Il a défendu sa décision de convoquer un référendum: "Bien sûr que je regrette le résultat mais je ne regrette pas d'avoir organisé le référendum, c'était la bonne chose à faire".
"Il était ému (...) Il avait plaidé pour une réponse du peuple britannique qui n'a pas été celle du scrutin", a raconté le président français François Hollande.
"Il sentait bien que c'était une décision historique et se sentait responsable", a-t-il témoigné, soulignant qu'il n'y avait eu "autour de la table pas de volonté d'humilier" David Cameron "parce que ç'aurait été humilier le peuple britannique".
- Quel futur pour l'UE ? -
Les flèches ont plutôt été décochées à l'attention des partisans du Brexit. "Ce que je ne comprends pas, c'est que ceux qui voulaient partir soient totalement incapables de nous dire clairement ce qu'ils veulent", a ainsi accusé Jean-Claude Juncker.
A la peine depuis leur victoire surprise au référendum, les chefs du camp du Brexit ont commencé à rétropédaler sur des promesses phares de leur campagne.
M. Cameron a plaidé à Bruxelles pour une "relation la plus étroite possible" entre Londres et l'UE une fois le divorce effectif, faisant valoir que les 27 autres Etats membres resteront "des voisins, des amis, des alliés, des partenaires".
L'Union "est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne et continuer à aller de l'avant même à 27", a voulu rassurer la Chancelière allemande Angela Merkel.
L'Allemagne, la France et l'Italie, les trois poids lourds fondateurs de l'UE et principales économies de la zone euro, ont plaidé pour donner une "nouvelle impulsion" au projet européen, aux contours encore flous.
Les pays fondateurs de l'Union "ne sont pas les seuls à porter le projet", a mis en garde M. Juncker, dans un appel à associer la voix des pays d'Europe de l'Est.
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