Pour le Premier ministre, "il ne s'agit pas de la réouverture d'un cycle de négociations", mais de "faire un point" avec chacun sur les sujets d'accord et de désaccord, a expliqué un conseiller.
Il s'agit aussi de "rassurer" sur le fait qu'il n'y a "pas de disparition programmée des branches professionnelles", de "redire la place des branches", même s'il n'est pas question de remettre en cause l'équilibre trouvé entre accords de branche et accords d'entreprise dans le projet.
"Même quand on n'est pas d'accord, c'est utile de se parler", a-t-on souligné.
Le Premier ministre, accompagné de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, recevra la CGT, la CFDT, FO et la CFTC mercredi après-midi, le Medef, l'UPA et la CFE-CGC jeudi après-midi.
L'annonce intervient à la veille d'une journée importante pour la loi travail, avec un nouvel appel à manifestations lancé par les syndicats opposés à la loi travail, et le vote au Sénat dans une version durcie par la majorité de droite.
Les dernières rencontres bilatérales entre Matignon et les partenaires sociaux remontent à début mars. D'intenses discussions ont alors eu lieu pour réviser un projet fortement critiqué car jugé trop libéral. Y compris par la CFDT, qui avait pourtant accompagné toutes les précédentes réformes sociales du quinquennat.
Le 14 mars, Manuel Valls avait annoncé un texte remanié, salué par la CFDT et la CFTC, mais toujours dénoncé par la CGT, FO, et également le patronat.
Le 28 mai, Manuel Valls avait aussi appelé au téléphone des leaders mais sans apaiser la contestation.
- Remise à l’Élysée de la votation citoyenne -
L'exécutif est resté ferme, malgré la poursuite de la mobilisation initiée par sept syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL, Fidl). François Hollande a redit la semaine dernière que le texte ira "jusqu'au bout". Le projet suit ainsi son parcours parlementaire et va être voté mardi à 18H00 au Sénat avant de revenir pour une nouvelle lecture à l'Assemblée à partir du 5 juillet.
Les sénateurs ont durci le texte: le verrou des 35 heures a sauté, le seuil minimum de 24 heures pour le temps partiel a été supprimé, de même que la généralisation de la garantie jeunes, le compte personnel d'activité a été partiellement vidé et le plafonnement des indemnités prudhommales (à 15 mois de salaires) rétabli.
Mardi, les opposants vont manifester à Paris et dans des dizaines de villes en France.
A Paris, après avoir défilé sur un parcours ultra court aux alentours de Bastille jeudi dernier, ils ont obtenu lundi de pouvoir manifester sur un trajet plus long, entre Bastille et Place d'Italie.
Une réunion lundi matin entre les syndicats et la préfecture de police de Paris a permis de "caler" les questions de sécurité du parcours, alors que les manifestations sont traditionnellement émaillées de violence depuis le début de la mobilisation en mars. 2.500 policiers seront mobilisés.
Autre signe de tension, à 24 heures d'intervalle, les sièges de la CFDT, principal soutien du projet, à Paris, et de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont été vandalisés.
"Cela fait un moment que le climat est malsain", a reconnu samedi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
"À travers ces actes de vandalisme, c'est bien la démocratie qui est attaquée", a de son côté réagi la CFDT, dont les locaux à Béthune, Limoges et Toulouse ont récemment été envahis ou dégradés.
Des permanences PS ont également subi des dégradations, notamment dans le Gard, à Paris et en Côte-d'Or.
Mardi sera également l'occasion pour les syndicats de remettre les résultats de la votation citoyenne, lancée fin juin. Une délégation syndicale sera reçue dans la matinée par le conseiller social du président de la République.
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