L'exposition "Chagall, de la poésie à la peinture" évoque le "dialogue permanent du peintre avec le monde des mots, avec les poètes, avec les écrivains", explique à l'AFP le commissaire Jean-Louis Prat. "Cette rencontre extraordinaire lui permet d'accéder à un autre monde et de le transposer à travers le rêve des poètes", poursuit cet expert de renom.
L'exposition, qui présente ainsi une nouvelle vision de l'oeuvre de Chagall, est conçue autour des relations du peintre avec les écrivains qu'il a connus depuis les années 1920 et jusqu'à la fin de sa vie en 1985.
Marc Chagall "a connu tous les grands poètes depuis Guillaume Apollinaire, jusqu'à Max Jacob, en passant par Louis Aragon ou Blaise Cendrars", énumère Jean-Louis Prat.
Les oeuvres présentées, selon un cheminement chronologique, illustrent le thème de la Bible et les événements qui ont marqué sa vie: la révolution russe de 1917, la guerre et l’exil, avec des oeuvres majeures comme "Entre chien et loup" (1938-1943), huile parée de tonalités sombres et nocturnes.
En dehors des nombreuses toiles présentées, le centre d'art propose également des sculptures, des lithographies, des gravures et des livres illustrés, telles les Fables de Jean de La Fontaine auxquelles Chagall donne une nouvelle vie. Les veaux, vaches, cochons, ânes, loups, agneaux, renards ou cigognes cohabitent avec les personnages fabuleux nés de l'imagination de la Fontaine.
- 300 oeuvres réunies -
Blaise Cendrars "voit en Chagall un être différent des autres car il fait apparaître dans sa peinture le monde animal, qui d'un seul coup semble s'allier au monde humain pour créer quelque chose qu'on ne connaissait pas jusque-là", souligne Jean-Louis Prat.
L'univers du peintre, né en 1887 dans une famille de juifs hassidiques à Vitebsk, en Biélorussie, est retracé depuis sa jeunesse dans le Paris effervescent des années 20 et son exil dans les années 40 aux Etats-Unis, jusqu'à sa mort en 1985 à Saint-Paul-de-Vence.
Au total, ce sont quelque 300 oeuvres de l'artiste, devenu français en 1937, provenant de collections privées et de musées internationaux, qui sont réunies sur 1.200 mètres carrés.
"Contrairement aux critiques d'art blasés de la scène parisienne qui ne regardent plus Chagall comme un contemporain mais un moderne et qui considèrent que tout a été fait sur lui, je suis très fier d'apporter cette exposition en Bretagne", assure Michel-Edouard Leclerc, à la tête du Fonds Hélène et Edouard Leclerc. Cette institution, qui porte le nom de ses parents a été créée dans l'ancien couvent des Capucins de la ville natale du pionnier de la grande-distribution. "A l'heure où l'on parle des réfugiés à Calais, des Syriens, à l'heure où on parle d'exil et de migrations, Chagall parle à chacun d'entre nous, comme aucun autre artiste d'aujourd'hui", souligne-t-il, jugeant au contraire l'artiste "hyper contemporain".
Le centre d'art breton, dont le budget annuel est de deux millions d'euros, a déjà présenté plusieurs grandes expositions depuis son ouverture en 2012, notamment dédiées à Joan Miro, Jean Dubuffet, Jacques Monory, Alberto Giacometti et Lorenzo Mattotti. Après Chagall, le fonds présentera, à partir du 11 décembre, l'artiste Hans Hartung (1904-1989), figure majeure de l'art abstrait du XXe siècle.
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