Le chancelier de l’Échiquier, qui n'avait pas fait d'apparition publique depuis les résultats du référendum de jeudi, a fait une déclaration lundi matin avant l'ouverture des marchés européens pour assurer que "la Grande-Bretagne est prête et dans une position solide pour faire face à ce que l'avenir lui réserve".
Après six ans de politique conservatrice marquée par une cure d'austérité, il a jugé que l'économie était en bien meilleure situation, avec une croissance solide, des banques bien capitalisées et un déficit budgétaire réduit. "Résultat, notre économie est plus robuste pour affronter les défis auxquels notre pays fait face", a-t-il souligné, alors qu'il avait prédit une récession en cas de Brexit.
Il a aussi insisté sur la "coordination" constante entre son gouvernement, la banque centrale britannique et les autorités des autres pays du club des pays riches du G7, de façon à limiter la volatilité sur les marchés.
Le responsable conservateur, qui avait fait campagne pour le maintien dans l'Union européenne, est resté évasif sur son avenir personnel et sur le budget d'urgence qu'il avait promis pendant la campagne en cas de Brexit. Le Premier ministre David Cameron ne sera en effet remplacé qu'à l'automne, à charge pour son successeur de déclencher la procédure de sortie de l'Union européenne.
"Le Premier ministre a donné du temps au pays pour décider quelle relation le pays souhaite (avec l'UE) en retardant la décision de déclencher l'article 50", a souligné George Osborne.
"De mon point de vue, nous ne devrions le faire que lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements recherchés avec nos voisins européens", a-t-il ajouté.
- Gel des embauches -
La Bourse de Londres semblait quelque peu rassurée, ne reculant que de 1,36% lundi matin vers 08H45 GMT. Mais cela cachait de fortes disparités, la compagnie aérienne EasyJet chutant par exemple de 16% à la suite d'un avertissement sur ses résultats, et la banque RBS plongeant de 15%.
La livre sterling, après un plongeon historique vendredi, était de nouveau sous pression lundi matin et continuait de perdre du terrain face à l'euro et au dollar. L'obligation souveraine britannique à 10 ans était à l'inverse très recherchée par les investisseurs en quête de placements sûrs.
Mais alors que l'avenir économique du Royaume-Uni reste très incertain - beaucoup de choses dépendant de la forme que prendront ses relations avec l'UE à l'avenir et son éventuel accès au marché unique européen - les entreprises se montrent déjà fébriles.
Un quart (24%) prévoit de geler les embauches et plus d'une sur cinq (22%) envisage de délocaliser certaines opérations, selon l'institut des directeurs (IoD), fédération britannique de chefs d'entreprise, qui a effectué entre vendredi et dimanche un sondage auprès de plus d'un millier de ses membres.
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sera aussi "négative" pour l'activité de leur entreprise, selon 64% de ces dirigeants.
"Le gouvernement doit agir d'urgence pour minimiser les incertitudes qui pèsent sur les décisions d'investissement et freinent la création d'emplois", a plaidé Carolyn Fairbairn, la directrice générale de la plus grosse organisation patronale britannique, la Confédération des industries britanniques (CBI).
Les chambres de commerce (BCC) ont également demandé de leur côté de la "stabilité, de la clarté et de l'action" de la part du gouvernement.
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