Lors de cette consultation unique en France annoncée en février par le président de la République François Hollande pour débloquer un dossier vieux d'un demi-siècle, 51,08% des électeurs de Loire-Atlantique se sont rendus aux urnes. Au final, le "oui" l'a emporté avec 268.981 voix, soit 50.000 voix de plus que le "non".
François Hollande "se félicite du succès" de la consultation et promet que "son résultat sera respecté", a déclaré à l'AFP l'entourage du président de la République peu après l'annonce des chiffres définitifs.
"Le gouvernement fera appliquer le verdict des urnes", a prévenu de son côté le Premier ministre Manuel Valls, précisant que "les travaux préparatoires à la réalisation du nouvel aéroport s’engageraient dès l’automne prochain".
"Les personnes qui occupent illégalement le site du nouvel aéroport devront partir d’ici le début des travaux. L’autorité de l’Etat et les lois de la République s’appliqueront à Notre-Dame-des-Landes comme partout ailleurs dans le pays", a assuré le chef du gouvernement dans un communiqué.
Sur place, le camp du "oui", collectivités locales en tête, avait appelé le gouvernement, avant même l'annonce des résultats définitifs, à "évacuer la Zad" et à engager les travaux de la future infrastructure, destinée à remplacer l'aéroport de Nantes-Atlantique.
"C'est un résultat sans aucune ambiguïté (…) qui oblige le gouvernement à engager les travaux", a déclaré Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental.
"Il faut désormais agir vite. Il faut d'abord évacuer la Zad, qui est une zone de non droit, et ensuite il faut commencer les travaux", a également réclamé Bruno Retailleau, président (Les Républicains) de la région des Pays de la Loire, qui doit être reçu lundi par Manuel Valls.
- Appel à 'redoubler de vigilance' -
Mais les opposants à l'aéroport, réunis dans une grange sur le site prévu pour l'infrastructure, ont appelé leurs partisans à la mobilisation.
"Le cadre, le processus et le contenu de cette consultation étaient fondamentalement biaisés (...) Cette lutte se poursuit dès ce soir", ont lancé les représentants de la coordination des opposants, dans une déclaration lue à plusieurs voix dans une ambiance combative.
"Les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont s'intensifier", ont-ils poursuivi, avant d'appeler "tous les soutiens partout en France à se mobiliser et redoubler de vigilance dans les semaines à venir".
Du côté d'EELV, Sophie Bringuy, coprésidente du groupe écologiste au Conseil régional, a mis le gouvernement en garde contre la tentation de passer en force: "dans le climat actuel, appeler et procéder à l’évacuation violente de la Zad, après une consultation illégitime, serait irresponsable", a-t-elle estimé dans un communiqué.
Le projet de transférer l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de la ville, vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord, se heurte depuis de nombreuses années à une farouche résistance sur le terrain, et devant les tribunaux. Le projet, né dans les années 60, a été déclaré d'utilité publique en 2008.
Fin 2012, le gouvernement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait dû renoncer à faire évacuer la "Zad" après des affrontements entre les occupants du site et les forces de l'ordre. En février, une manifestation sur place a encore réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes.
La participation au scrutin a été particulièrement forte dans le secteur prévu pour l'aéroport: elle a atteint 75% dans la petite commune de Notre-Dame-des-Landes, où le "non" l'a emporté avec 73,57% des voix. A Nantes, le "oui" ne l'a en revanche emporté qu'avec 100 voix d'avance (50,06%).
Première du genre en France, cette consultation locale avait été annoncée le 11 février par François Hollande, dans l'optique de trancher ce dossier, qui empoisonne depuis le début de son quinquennat les relations entre socialistes et écologistes.
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