Vendredi, la nouvelle d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne avait pris les investisseurs par surprise, et la monnaie britannique était tombée à des niveaux inédits depuis 1985, jusqu'à 1,3229 dollar.
Toujours secouée, elle repassait sous la barre de 1,35 dollar dans les échanges asiatiques lundi, tombant à 1,3356 peu avant 01H15 GMT, contre 1,3670 dollar en fin de semaine dernière. Elle fléchissait aussi face à l'euro qui s'élevait au-dessus de 82 pence, contre 81,31 pence vendredi.
La monnaie unique cédait elle aussi du terrain vis-à-vis du billet vert, tombant à 1,0994 dollar, contre 1,1112 dollar.
Comme l'once d'or, le yen, valeur refuge qui s'était envolée vendredi, restait à des niveaux élevés: le dollar s'affichait autour de 101,70 yens, contre 104,68 yens à la veille des résultats du vote britannique, tandis que l'euro valait 111,82 yens, contre 118,77 yens.
"Je pense que la livre va continuer à sombrer, tout comme l'euro, tandis que le dollar et le yen vont avoir les faveurs des cambistes. Le marché n'a pas digéré l'impact du référendum britannique", a estimé Marito Ueda, responsable des changes chez FX Prime à Tokyo, interrogé par l'AFP.
Du côté des Bourses, la tonalité était globalement négative, mais on était loin du chaos de vendredi: Séoul perdait 0,5%, tandis que Hong Kong ouvrait en baisse de 1,39%.
- 'Nombreuses incertitudes' -
Tokyo faisait figure d'exception, vraisemblablement porté par des espoirs d'intervention des autorités sur le marché des changes. L'indice vedette Nikkei gagnait ainsi 1,5% dans la matinée après un plongeon de 7,92% vendredi.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a réuni à la première heure son ministre des Finances Taro Aso et un haut responsable de la Banque du Japon (BoJ), a promis de "ne pas ménager ses efforts pour que le Brexit n'affecte pas négativement l'économie japonaise et ses entreprises", alors que les firmes exportatrices sont durement touchées par l'envolée de la devise nippone.
Après un début d'année calamiteux sur fond d'inquiétudes liées au ralentissement de l'économie chinoise, les analystes craignent une nouvelle débâcle des places boursières mondiales.
Vendredi, les banques centrales, prêtes à fournir des liquidités pour contrer des mouvements extrêmes de changes, n'ont pas réussi à apaiser les craintes. Si Londres a paradoxalement tiré son épingle du jeu (-3,15%), Paris a décroché de 8,04%, Francfort de 6,82%, Madrid et Milan de plus de 12%. A New York, le Dow Jones a lâché 3,39% et le Nasdaq 4,12%.
"Les incertitudes sont nombreuses sur le calendrier du Brexit", a souligné Toshihiko Matsuno, analyste chez SMBC Friend Securities. "Il va probablement falloir attendre octobre pour y voir plus clair".
Le Royaume-Uni doit gérer les demandes pressantes des dirigeants et responsables de l'Union européenne d'accélérer un divorce que le Premier ministre David Cameron veut laisser régler à son successeur, qui sera nommé début octobre lors du congrès de son parti.
"Au-delà, il y a d'autres problèmes", prévient M. Matsuno, craignant que le Brexit ne provoque une réaction en chaîne dans d'autres pays européens.
"La semaine va être difficile", a prévenu James Audiss, conseiller chez Shaw and Partners à Sydney, prédisant de la "volatilité". "Il faut être courageux pour acheter" dans le contexte actuel, a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence Bloomberg.
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