Après un moment de silence sous le regard des nombreux spectateurs tenant ballons et drapeaux arc-en-ciel, le cortège s'est mis en route à midi (16H00 GMT), parcourant la célèbre Cinquième avenue encadré par de nombreux policiers.
"Chaque défilé a sa raison d'être mais cette année, elle est particulièrement profonde, non seulement pour New York mais aussi pour les Etats-Unis et je dirais même pour le monde entier", a confié Pedro Lugo, un enseignant à la retraite de 56 ans.
Portant T-shirt et colliers aux couleurs arc-en-ciel symboles de la fierté homosexuelle, il a appelé à faire de la tolérance "la première priorité. Nous devons simplement nous accepter les uns et les autres tels que nous sommes".
Il y a un an, c'est l'euphorie qui avait dominé le rassemblement, juste après la légalisation du mariage homosexuel par la Cour suprême américaine. Cette fois, le deuil pesait sur la marche des Fiertés.
Il y a deux semaines jour pour jour, l'Amérique s'était réveillée en apprenant qu'un homme ayant plaidé allégeance à l'Etat islamique avait ouvert le feu dans un night-club à Orlando (sud-est), faisant 49 morts et 53 blessés dans le pire massacre par armes à feu de l'histoire du pays.
Les organisateurs ont invité la propriétaire du Pulse, le club attaqué, Barbara Poma et l'un des responsables de sa programmation, Neema Bahrami, à ouvrir le cortège. Vêtus de blanc, le visage couvert d'un voile, des manifestants portaient autour du cou la photo et le nom de victimes d'Orlando.
- 'Monument national' -
Après la tuerie, le maire de New York, Bill de Blasio avait appelé les Américains à venir nombreux manifester pour exprimer "leur fierté".
Brittany Sheidy a pris un bus tôt le matin dans l'Etat voisin de la Pennsylvanie pour venir montrer son soutien à ses amis LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, ndlr).
"Malgré ce qui s'est passé à Orlando, nous ne baissons pas les bras, nous allons continuer quoiqu'il arrive", a déclaré cette jeune femme de 21 ans travaillant avec des personnes souffrant de difficultés d'apprentissage.
Après cet attentat, le pays s'est rapidement retrouvé dans l'impasse politique sur le durcissement des lois sur les armes qui suit chaque fusillade aux Etats-Unis. Un débat très présent dans le défilé, où des pancartes appelaient à une "réglementation sur les armes maintenant".
"Ce qui s'est passé à Orlando me rend furieuse", avait confié la veille Mari Gustafson, membre de l'association new-yorkaise "Gays Against Guns" ("les gays contre les armes"), créée après la fusillade d'Orlando.
"Combien de gays, d'hétérosexuels, de gens en général vont devoir se faire tirer dessus?" avant que les lois ne changent, avait-elle lancé.
Nous avons "un long passé de militantisme sur le sida, pour l'égalité du mariage et nous voulons apporter une partie de cette influence et de cette pression au mouvement contre les armes à feu qui existe déjà. Parce que ça nous touche de très près cette fois", avait ajouté Tim Murphy à ses côtés.
San Francisco et Chicago organisaient aussi leurs grandes marches des Fiertés dimanche, lors d'un weekend commémorant également la révolte de Stonewall qui avait éclaté le 28 juin 1969 à New York.
Dans un geste sans précédent aux Etats-Unis, le président américain Barack Obama a justement désigné vendredi comme monument national le site historique à Manhattan de ces émeutes, considérées comme le catalyseur du mouvement pour les droits LGBT aux Etats-Unis.
C'est aussi devant le bar Stonewall Inn que des milliers de personnes s'étaient rassemblées après le massacre d'Orlando.
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