"Nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de solution pour venir à bout de cette organisation (l'EI) qu'à travers un commandement militaire unifié qui rassemble les Libyens de toutes les régions du pays", a affirmé M. Sarraj en réponse à des questions écrites.
Installé depuis le 30 mars à Tripoli, avec le soutien de l'ONU et de nombreuses puissances occidentales, le gouvernement d'union (GNA) peine à étendre son autorité à l'ensemble du territoire, notamment dans l'est du pays, en Cyrénaïque.
Dans cette partie de ce vaste pays riche en pétrole, des milices et des unités de l'armée libyenne, demeurent loyales à des autorités non reconnues, sous le commandement du controversé général Khalifa Haftar.
Malgré ces divisions, le gouvernement d'union a lancé le 12 mai une vaste offensive contre le bastion des jihadistes à Syrte, une ville côtière du centre-nord tombée aux mains de l'EI en juin 2015.
Ses forces sont soutenues par des milices de l'ouest de la Libye, formées d'anciens rebelles ayant combattu en 2011 le régime de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi.
- logistique et expertise -
Pour la première fois, M. Sarraj a également dévoilé à l'AFP que ses forces recevaient "des aides", limitées et de nature logistique de la part de pays étrangers qu'il s'est abstenu de nommer.
Cette offensive a permis aux forces pro-GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par l'EI entre Misrata, siège du commandement de l'opération militaire, et Syrte, ville située à 450 km à l'est de Tripoli.
Elles sont même entrées dans Syrte le 9 juin mais leur progression vers le centre-ville où se sont retranchées les jihadistes a été ralentie ces derniers jours par les contre-offensives de l'EI, menées à coups d'attentats suicide notamment.
"Le ralentissement de la progression des forces progouvernementales est dû à notre souci pour la sécurité des civils que l’EI n’a pas hésité à utiliser comme boucliers humains", a expliqué M. Sarraj.
Il y aurait encore à Syrte quelque 30.000 civils, selon des sources militaires des forces du GNA.
Mais pour le chef du gouvernement d'union, "la victoire n’est qu’une question de temps. Espérons qu’il soit très court".
Revenant sur l'implantation rapide de l'EI en Libye, à 300 kilomètres des côtes européennes, le Premier ministre désigné a pointé "une succession d’erreurs ces cinq dernières années, notamment le renoncement de la communauté internationale à compléter son aide à la Libye face aux défis post-conflit".
Bien que l'opinion publique libyenne reste farouchement opposée à toute intervention militaire étrangère, M. Sarraj n'a pas écarté la possibilité d'une aide internationale.
"Il y a (actuellement) des aides limitées – expertise et logistique – et nous avons par le passé dit être prêts à accepter l’aide et le soutien des pays frères et amis tant que ce soutien demeure dans le cadre d'une demande du GNA et en coordination avec lui de manière à préserver la souveraineté nationale", a-t-il souligné.
- 'Pas de baguette magique' -
Issu d'un accord parrainé par l'ONU signé en décembre 2015 au Maroc, le gouvernement d'union nationale s'était autoproclamé en mars sur la base d'un communiqué de soutien d'une centaine de députés du Parlement reconnu basée à Tobrouk (est). Il n'a jamais obtenu de vote officiel de ce Parlement.
Outre la lutte contre l'EI, il doit aussi tenter de redresser l'économie d'un pays miné par les conflits et les divisions.
"Tout ce que nous pouvons faire c'est oeuvrer, par tous les moyens disponibles, à sortir notre pays de ses crises mais nous n'avons pas de baguette magique, nous n'avons que notre effort", a-t-il dit.
Puis de conclure: "je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute".
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