"Je suis en colère. Ceux qui ont voté Brexit ne vont pas avoir à se battre pour leur avenir", dit à l'AFP Mary Treinen, 23 ans, consultante en technologie qui vit à Shoreditch, dans l'est de Londres.
Dans ce quartier hipster, ce samedi matin, les passants qui déambulent devant les boutiques dépassent rarement la quarantaine. Dans les cafés, les magasins, les ateliers d'artistes, tous redoutent les conséquences d'un Brexit.
"Ce vote, c'est de l'étroitesse d'esprit", souligne Bianca Kostic-London, 30 ans, une Australienne qui vit à Londres depuis neuf mois et se dit très déçue.
#NotInMyName (Pas en mon nom) est devenu tendance sur Twitter.
Une analyse de l'électorat par le milliardaire conservateur Michael Ashcroft montre que 73% des 18-24 ans et 62% des 25-34 ans ont voté pour rester dans l'UE, alors que 60% des plus de 65 ans ont voté pour le divorce avec Bruxelles.
Quelques heures après le résultat, une petite manifestation spontanée s'était formée devant les bureaux du Premier ministre conservateur David Cameron, au 10 Downing Street.
Richie Xavier, un barman de 21 ans, trouve "pas juste que les vieux parlent pour nous. Sans vouloir froisser personne, nous allons vivre plus longtemps qu'eux. Je me sens dépossédé de mon avenir."
Lors d'un meeting du parti d'opposition travailliste dans le centre de Londres samedi, bon nombre de participants déploraient la fracture générationnelle ouverte par le vote entre ceux qui sont nés dans l'Union européenne et les autres.
"Les jeunes qui ont voté massivement pour rester ne doivent pas être dépossédés", a lancé au public Jeremy Corbyn, chef du Labour.
Terence Smith, plus jeune maire du pays âgé de 19 ans, a voté "Remain". "J'essaie encore de réaliser à quoi nous allons devoir faire face", explique à l'AFP l'édile de Goole, ville du Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre. "Il y a un profond fossé entre les générations que nous allons devoir combler", estime-t-il.
- "Je quitterai ce pays"
Les réseaux sociaux débordent de l'amertume et la colère de jeunes Britanniques:
"Ce vote ne représente pas la jeune génération qui devra vivre avec les conséquences", écrit Luke Tansley.
Eleanor, sous le pseudonyme @PrettiestStar_, lance: "Je refuse de ravaler la colère, la peur et la tristesse que provoque cette décision qui changera mon futur pour un autre que je n'ai jamais voulu."
"Le sort de notre pays a été décidé par des nostalgiques d'un passé qui n'a jamais existé et ils ont créé un avenir déprimant", estime Rebecca sur @ReallyRew.
Matthew van der Merwe a, lui, écrit au quotidien des affaires Financial Times pour raconter comment ses arrière grands-parents ont fui la vague de nationalisme empoisonné des années 1930 en Europe pour l'Afrique du Sud, que ses parents ont ensuite quitté en raison de l'apartheid.
"J'ai été la première génération à naître dans un pays libéral, ouvert, démocratique et dans un monde devenu de plus en plus coopératif", écrit l'étudiant de Cambridge.
"Jeudi, nous avons fait machine arrière, on ne sait pas encore à quel point. L'optimisme que je partageais avec ma génération est bien entamé", dit-il.
Une lecteur anonyme évoque, lui, le fardeau financier que représentent le sauvetage des banques et des fonds de pension des personnes âgées. "Qu'obtenons nous en retour? Nous perdons le droit de circuler librement, d'étudier, de travailler, de vivre et d'être traités en égaux dans n'importe quel pays européen".
Il conclut: "Dès que j'aurai fini mes études, je quitterai ce pays".
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