Les derniers jours de la campagne ont été éclipsés par les exploits de l'équipe nationale de football, qui joue un huitième de finale historique contre l'Angleterre lundi.
Le référendum par lequel le Royaume-Uni a décidé de quitter l'Union européenne a aussi fait beaucoup parler, dans un pays qui a lui-même cherché puis renoncé à rejoindre l'UE.
Le suspense est bien moindre pour le scrutin islandais. Pour ce vote à un tour, les sondeurs donnent largement gagnant Gudni Johannesson, un historien âgé de 47 ans connu comme commentateur de la vie politique.
Il n'est affilié à aucun parti. Et son programme est de moderniser les institutions, entre autres en permettant des référendums d'initiative populaire, sans qu'il prenne lui-même position dans les débats de société comme le veut traditionnellement la fonction de chef de l'État.
"Je m'efforcerais d'être non politique dans le champ politique", a-t-il résumé, interrogé par l'AFP.
Jamais il n'a pu être inquiété dans cette campagne par les huit autres candidats à la succession d'Olafur Ragnar Grimsson, qui s'en va à 73 ans, dont 20 à occuper cette fonction.
Son rival David Oddsson, 68 ans, ancien Premier ministre conservateur (1991-2004) et gouverneur de la banque centrale (2005-2009), a souffert de son image d'homme du passé. Nombre d'électeurs lui attribuent une certaine responsabilité dans la spectaculaire crise financière de 2008.
- Euphorie nationale -
Comme la majorité des électeurs, le probable futur président est hostile à une adhésion de l'Islande à l'UE.
En 2015, le pays avait retiré sa candidature, déposée en 2009, après des négociations peu fructueuses et le retour aux affaires du centre-droit, eurosceptique.
L'UE n'a pas été une question importante lors de la campagne. L'intérêt a tourné autour du duel entre le néophyte, pondéré, qui a évité les polémiques, et l'expérimenté M. Oddsson, qui a voulu "harceler Johannesson et trouver ses points faibles", d'après Gretar Eythorsson, professeur de science politique à l'université d'Akureyri.
Le premier, parti de 69% d'intentions de vote, est redescendu dans les sondages, se stabilisant entre 45 et 49% en fin de campagne.
Quant à l'ancien chef de gouvernement, il risque une déroute. La femme d'affaires Halla Tomasdottir l'a dépassé, et Asthor Magnusson, candidat pacifiste, l'a rattrapé.
Les premières estimations sont attendues juste après la fermeture des derniers bureaux de vote à 22h00 GMT.
Le scrutin se tient dans une atmosphère d'euphorie nationale. Avec un tourisme florissant, l'économie se porte à merveille, offrant le plein emploi et une hausse du pouvoir d'achat. Les crises qui agitent le reste de l'Europe (inégalités, montées des populismes, crispations autour des réfugiés) semblent lointaines.
Mais surtout, la victoire de la sélection nationale contre l'Autriche jeudi (2-1) a relégué au second plan les questions difficiles, comme le nécessaire renouvellement de la classe politique dans ce petit pays de 334.000 habitants.
Quelque 10.000 d'entre eux sont en France. L'Islande a installé neuf bureaux de vote dans le pays, dont un pour ses footballeurs. "C'est incroyable de penser à tous ces gens qui sont en France actuellement", dit l'ambassadrice à Paris, Berglind Asgeirsdottir.
Les sujets qui divisent devraient revenir plus tard.
En avril, les "Panama Papers" avaient révélé qu'un nombre impressionnant d'Islandais détenaient un coffre aux îles Vierges britanniques ou dans d'autres paradis fiscaux. Y compris le Premier ministre, qui avait démissionné sous la pression de la rue.
Les élections législatives sont prévues à l'automne. Et dans les sondages, c'est le Parti pirate, formation qui milite pour une modernisation radicale de la vie politique, qui est en tête.
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