Le Brexit, ou British Exit, était en tête avec près de 51,7% des voix après dépouillement dans 300 des 382 centres du pays, peu avant 04H00 GMT, selon le décompte officiel, grâce à des résultats largement favorables dans plusieurs villes du nord de l'Angleterre et au Pays de Galles.
Dans la foulée, la bourse de Tokyo a plongé de 5% et la livre sterling est tombée au plus bas face au dollar depuis 1985. Et nombre de responsables européens devraient se lever vendredi avec une gueule de bois politique.
Peu avant les prévisions de la BBC et de plusieurs autres chaînes britanniques, le leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, a dit commencer "à rêver d'un Royaume-Uni indépendant".
"Si les prévisions se vérifient, ce sera la victoire des vrais gens, des gens ordinaires", a lancé M. Farage, cofondateur de l'Ukip en 1993, qui œuvre depuis le début pour un Brexit. "Nous l'avons fait pour l'Europe entière. J'espère que cette victoire va faire tomber ce projet raté et nous guider vers une Europe de nations souveraines", a-t-il ajouté.
Les bookmakers, qui donnaient plus de 90% de chances à une victoire du "Remain" à la clôture des bureaux de vote jeudi à 21h00 GMT, n'accordaient plus qu'une chance infime au maintien dans l'UE aux premières heures de la matinée.
Le résultat officiel de ce référendum aux enjeux colossaux pour l'avenir du Royaume-Uni et du reste de l'Europe devrait être annoncé vendredi au petit matin. La participation a été estimée officiellement à 72,2%.
- Champagne à Vote.Leave -
On attendait toujours le verdict définitif des grandes villes, dont Londres. La City de Londres, le quartier de la Finance, a voté à une majorité écrasante pour un maintien mais le nombre de voix était trop insignifiant pour peser.
Au QG de la campagne de "Vote Leave", dans un immeuble londonien, l'atmosphère était à la fête: les bouchons de champagne ont sauté à l'annonce du premier résultat pour un Brexit, celui de la ville de Sunderland. Des cris de joie accueillaient l'annonce à la télévision de chaque résultat favorable à la sortie de l'UE.
Des drapeaux britanniques constellaient les tables et les militants attendaient d'avoir plus de résultats avant d'attaquer un gros gâteau "Leave" en forme de bouteille de champagne.
Les derniers sondages penchaient pourtant plutôt vers un maintien dans l'UE. Un ultime sondage YouGov publié à la clôture des bureaux de vote avait donné le maintien dans l'UE en tête à 52% contre 48%. Deux autres enquêtes d'opinion conduites avant et après le vote donnaient le même écart.
L'enjeu est de taille et tous les dirigeants européens sont intervenus pour retenir les Britanniques, conscients que leur départ ferait peser une menace de désintégration du club des pays membres de l'UE.
Le président français François Hollande avait estimé qu'il faudra "engager une relance de la construction européenne", quelle que soit l'issue du référendum.
Outre les conséquences économiques immédiates pour le pays et au delà, un Brexit serait dommageable à plus long terme, ont prévenu les grandes institutions financières internationales, du FMI à l'OCDE.
- Turbulences politiques-
Un Brexit ouvrirait aussi une période de turbulences politiques, avec un possible départ de David Cameron.
Le Premier ministre britannique, qui a mis en jeu sa crédibilité en menant campagne pour le maintien dans l'UE, a voté à Londres sans faire de déclaration. Il a appelé un peu plus tard ses compatriotes à opter pour le maintien, gage selon lui d'un "avenir meilleur".
Le référendum a exposé les profondes divisions au sein des Tories et de son gouvernement conservateur, dont plusieurs membres ont fait campagne pour un Brexit.
Malgré ces divisions, 84 députés conservateurs eurosceptiques ont publié après la fermeture des bureaux de vote une lettre affirmant que David Cameron devait rester Premier ministre quel que soit le résultat du référendum.
"Nous, partisans d'une sortie et membres du parti conservateur (...) estimons que, quelle que soit la décision du peuple britannique, vous avez à la fois le mandat et le devoir de continuer à diriger la nation", ont écrit les signataires, dont Boris Johnson, chef de file du camp du Brexit et ex-maire de Londres.
Cherchant à freiner les divisions au sein de son parti conservateur, M. Cameron avait annoncé en janvier 2013 la tenue de ce référendum. Mais il a ouvert une boîte de Pandore et déchaîné les passions, attisées par les redoutables tabloïds britanniques, toujours prompts à vilipender l'UE.
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