A J-1 avant ce scrutin déterminant pour l'avenir du pays mais aussi de l'Europe, les deux camps sont dans un mouchoir de poche, le maintien dans l'UE ne comptant qu'un petit point d'avance (51%) dans les intentions de vote, selon la moyenne des six derniers sondages calculée par le site WhatUKThinks.
L'objectif est donc clair pour les deux camps: il faut convaincre les quelque 10% d'indécis qui pourraient faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.
Le Premier ministre conservateur David Cameron a donné le ton avec une interview publiée en première page du quotidien The Guardian. Le chef de l'exécutif britannique y affirme qu'en choisissant de rester dans l'UE, les électeurs enverraient le "message clair" que le Royaume-Uni n'est pas "replié sur lui-même".
Mardi dans la soirée, plusieurs responsables des deux camps s'étaient également attelés à la tâche de convaincre les indécis lors d'un débat organisé par la BBC devant 6.000 personnes dans une salle de spectacle de la capitale britannique.
Les échanges parfois très vifs ont rappelé l'agressivité de la campagne, et les protagonistes n'ont pas hésité à se couper la parole, voire à s'invectiver.
Sadiq Khan, le maire travailliste de Londres, pro-UE, a ainsi accusé les pro-Brexit et leur chef de file Boris Johnson de "mentir" quand ils disent que la Turquie pourrait rejoindre l'UE dans un futur proche.
"Ce sont des propos alarmistes, Boris, vous devriez avoir honte", a-t-il lancé.
L'intéressé a répliqué en affirmant que le camp pro-UE avait axé toute sa campagne sur la "peur" des conséquences économiques d'un Brexit.
"Ils disent que nous n'avons pas d'autres choix que de plier le genou devant Bruxelles. Nous disons qu'ils sous-estiment lamentablement ce pays", a ajouté M. Johnson, un conservateur, ex-maire de Londres, à qui l'on prête l'ambition de succéder au Premier ministre David Cameron.
- Marchés financiers dans l'attente -
Mercredi en fin de journée, un ultime débat sur Channel 4 opposera notamment le député du parti national écossais (SNP) Alex Salmond, pro-UE, et Nigel Farage, le chef de l'Ukip, le parti europhobe et anti-immigration.
Sur les marchés financiers, chahutés ces dernières semaines par la perspective d'un Brexit, les investisseurs sont désormais attentistes et les Bourses européennes, tout comme Wall Street, ont fini en légère hausse mardi.
"On est tout simplement en train d'attendre jeudi, sans faire attention au reste", a dit Sam Stovall, de Standard & Poor's Global Intelligence.
Se voulant rassurante dans un contexte volatil, la Banque centrale européenne s'est dit "prête" à faire face à "tous les imprévus" qui suivront le référendum britannique.
Signe de l'intérêt du secteur économique pour le sujet, près de 1.300 dirigeants d'entreprises employant 1,75 million de personnes ont publié une lettre dans le Times appelant les électeurs britanniques à opter pour le maintien dans le giron européen.
La journée de mercredi doit également être marquée par une série d'évènements organisés au Royaume-Uni et dans le monde entier en hommage à la députée travailliste Jo Cox, militante pro-UE, sauvagement tuée à coups de couteau et par balles jeudi dans sa circonscription du nord de l'Angleterre.
A Londres un rassemblement est prévu dans l'après-midi sur Trafalgar Square en l'honneur de l'élue, qui aurait eu 42 ans mercredi. Un hommage doit également être organisé au célèbre festival de musique de Glastonbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
Selon son mari, Brendan Cox, la députée a été tuée en raison de son engagement. "Elle faisait de la politique et elle avait des opinions très fortes et je pense qu'elle a été tuée à cause de ça", a-t-il déclaré dans une interview à la BBC.
Quelque deux millions de Britanniques ont rejoint depuis décembre les listes électorales, portant le nombre d'électeurs potentiels au référendum de jeudi à 46,5 millions, un record, selon la commission électorale.
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