"Entre l'ombre des attentats qui continue à planer et la météo hivernale du printemps qui a coupé toute envie de s'acheter des bains de soleil et des robes légères, les consommateurs ont jusqu'ici très peu acheté de pièces estivales. D'où peut-être une envie de rattrapage", espère Daniel Wertel, président de la FFPAPF, la Fédération du prêt-à-porter féminin.
Surtout qu'un temps beau et chaud est attendu sur une majeure partie de la France pour l'ouverture de six semaines de chasse aux bonnes affaires, après un printemps pourri qui a fait reculer d'environ 6% les chiffres d'affaires dans le secteur, selon le même organisme.
Côté grands magasins aussi la saison a jusqu'à maintenant été en demie-teinte, avec au Printemps une clientèle française en progression de 4%, mais une fréquentation touristique en berne (de l'ordre de -20%) à la suite des attentats de novembre.
Mais son directeur, Pierre Pellarey se veut malgré tout plutôt optimiste.
"On a beaucoup de stocks pour répondre à la demande, les Français se montrent toujours sensibles aux réductions, donc tout cela pourrait bénéficier aux soldes. Si en plus la météo pouvait s'améliorer, on aurait des chances de faire de bons soldes", prédit-il.
Un état d'esprit que ne partage guère Daniel Wertel. "Les soldes ne vont certainement pas redorer le piètre bilan de la saison. Car même dans l'hypothèse où les volumes de vente s'amélioreraient, le fait de vendre à prix cassés va de toute manière détruire totalement la possibilité de faire des marges" pour les commerçants, déplore-t-il.
Côté consommateurs, les soldes sont certes toujours attendus, mais l'attrait qu'ils suscitent n'est plus tout à fait le même qu'autrefois.
- Un premier jour moins attendu -
Cette année, 77,4% des Français ont l'intention de participer à l'évènement, soit une érosion de 1,4 point par rapport à l'an dernier, selon un sondage Toluna.
Beaucoup sont désormais adeptes des achats en promo toute l'année. Ainsi un sondage Odoxa pour Unibail montre que 51% des Français prévoyaient de faire des "soldes avant les soldes" via les ventes privées, avec un budget quasi-équitablement réparti entre les deux évènements (172 euros pour les soldes, 160 euros pour les ventes privées).
Point positif toutefois, les prévisions de budget apparaissent à la hausse (+ 28,6% selon Toluna et +22,4% selon Yougov), favorisées par une volonté de rattraper les achats d'été non faits jusqu'à maintenant en raison de la mauvaise météo, et l'envie d'acheter des équipement high-tech, stimulée par l'"effet Euro 2016".
Pour doper la fréquentation, les réductions en magasins se feront particulièrement alléchantes (-40 à -50%). A cela s'ajouteront diverses animations (petit déjeuner offert, cours de sport dans les allées du BHV) pour tenter de réenchanter l'évènement, notamment le premier jour.
En effet, l'ouverture suscite moins d'engouement. Désormais, seuls 6% des Français déclarent poser une journée pour aller faire les soldes dès les premières heures. Le shopping s'organise à l'heure du déjeuner, le soir, voire le premier weekend.
D'ailleurs les soldes se font aussi sur internet, avec de nouveaux services, comme l'e-réservation de vêtements (Socloz), qui connaissent un franc succès.
D'autres acteurs, comme MyPersonal Closet, vont encore plus loin et proposent désormais de profiter des soldes en mode cocooning, en ramenant aux clients des vêtements à leur domicile pour qu'il puissent les essayer tranquillement, sans passer par les magasins.
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