Premier Britannique à séjourner dans l'ISS, cet ancien pilote d'essai d'hélicoptères a atterri samedi, avec deux coéquipiers, à bord d'une capsule Soyouz, dans les steppes du Kazakhstan.
Mardi, il donnait sa première conférence de presse, retransmise par internet, depuis le centre d'entraînement des astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Cologne (Allemagne).
"Je me sens beaucoup mieux que samedi à l'heure du déjeuner", a reconnu l'astronaute de 44 ans. "C'est incroyable la vitesse à laquelle le corps humain s'adapte à un nouvel environnement". Le processus est "un peu plus lent" au retour qu'à l'aller. Mais grâce à un programme d'entraînement, des séances de vélo et des exercices d'équilibre, "trois jours après, je me sens fantastiquement bien", a-t-il assuré.
D'ailleurs, il est prêt à retourner dans l'espace. "Je recommencerai sans la moindre hésitation. Je peux le dire en toute sérénité car j'en ai déjà parlé à mon épouse", a-t-il dit en riant. "Elle me soutient beaucoup".
"Bien entendu, je voudrais me consacrer à ma famille en priorité dans un premier temps. La vie est une question d'équilibre", convient ce père de deux garçons dont l'aventure spatiale a été suivie avec enthousiasme par les Britanniques.
Tim Peake ne manque pas d'humour. Alors que la question des toilettes dans l'espace demeure plutôt taboue dans les agences spatiales, il a répondu sans ambages à une question sur ce sujet.
Les toilettes terriennes sont "une des choses que les astronautes ont hâte de retrouver", a-t-il reconnu en riant.
"La gravité est une chose horrible quand vous revenez sur Terre excepté dans quelques cas. Lorsque vous allez aux toilettes, la gravité est votre amie", a-t-il dit.
- Londres doit rester engagé dans les vols habités -
Dans l'ISS, l'absence de gravité conduit à utiliser des toilettes spéciales dotées d'un système d'aspiration pour évacuer les excréments solides.
Tim Peake ne fait pas partie des Européens qui se désolent du mauvais temps persistant sur une partie de cette région du monde.
"La pluie, c'est quelque chose qui n'existe pas là haut". Il n'y a pas de météo. "Donc n'importe quel temps ici bas, qu'il soit beau ou mauvais, est ressenti comme quelque chose d'unique et de spécial", ajoute l'astronaute. "C'est agréable de se retrouver dans un environnement familier".
Tim Peake est redescendu sur Terre quelques jours avant le référendum de jeudi au Royaume-Uni sur une éventuelle sortie de ce pays de l'Union européenne. Sur ce dossier brûlant, il ne fait pas de confidence.
"C'est une décision très importante à prendre" mais "voter est quelque chose de très personnel". "Je ne dirai pas quel sera mon vote jeudi".
Concernant la politique spatiale de son pays et les projets de l'ESA pour l'exploration future lorsque l'ISS aura terminé sa mission, Tim Peake pense qu'il est "extrêmement important que le Royaume-Uni reste engagé dans tout cela".
"Si nous ne nous impliquons pas maintenant, nous allons rater le bateau (...) Le secteur spatial britannique est très dynamique et en pleine expansion. Nous devons continuer à contribuer aux vols habités".
Tim Peake a adressé un message plus général à la jeunesse, qui s'appuie sur sa propre expérience. Alors qu'il a "quitté l'école à l'âge de 19 ans", avec des notes très en dessous de la moyenne, il a réussi à devenir astronaute. Donc, "ne laissez personne vous dire que vous ne serez pas capable de faire quelque chose", a-t-il lancé sous les applaudissements de la salle.
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