Quelques heures après cet attentat, le roi Abdallah II s'est rendu au QG de l'armée à Amman, où il a promis de "frapper avec une main de fer quiconque qui tente de porter atteinte à la sécurité du pays ou de ses frontières".
Ce genre d'attaques est rare en Jordanie qui participe depuis 2014 à la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), implanté en Syrie et en Irak, pays voisins du royaume.
L'attentat accentue les inquiétudes d'Amman qui exprime régulièrement des craintes de voir les jihadistes s'infiltrer depuis la Syrie, notamment en se fondant aux réfugiés syriens accueillis dans le pays.
Selon un communiqué de l'armée, la voiture piégée a explosé à 05H30 (02H30 GMT) dans la région de Rokbane (nord-est), faisant six morts -4 gardes-frontières, un membre des services de sécurité et un agent de la protection civile, ainsi que 14 blessés.
La voiture piégée est partie du camp de fortune des réfugiés syriens, avant de passer par une ouverture -utilisée pour le passage de l'aide humanitaire- dans une barrière de terre séparant le camp et la première position de l'armée en Jordanie.
Le conducteur a fait exploser son véhicule à son arrivée au niveau de la "position militaire avancée", après avoir réussi à éviter les tirs des militaires, selon le texte.
- 'Main de fer' -
"Ces actes terroristes odieux ne peuvent que renforcer notre volonté de lutter contre le terrorisme", a affirmé Abdallah II au QG de l'armée, selon un communiqué du palais royal.
L'ambassade des Etats-Unis à Amman a condamné un "acte terroriste lâche", réaffirmant dans un communiqué le "soutien indéfectible" de Washington aux forces armées jordaniennes.
L'attentat a eu lieu deux semaines après une attaque contre un bureau des services de renseignements près d'Amman, qui a fait 5 morts parmi ses membres.
Malgré la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans et l'instabilité sécuritaire et politique en Irak, la Jordanie était restée jusque-là relativement épargnée par les violences.
L'attentat s'est produit dans un no man's land dans le triangle où se rejoignent les frontières de la Jordanie avec la Syrie et l'Irak. Ils y ont massés plus de 60.000 Syriens souhaitant se réfugier en Jordanie, selon les derniers chiffres officiels jordaniens.
Le HCR avait exhorté les autorités jordaniennes à "cesser de bloquer les gens dans les zones frontalières" et à "les transférer rapidement vers des centres de transit".
- 'Craintes d'infiltration de l'EI' -
Mais Amman avance des "considérations sécuritaires" pour expliquer la lenteur de l'accueil des Syriens, affirmant craindre que des jihadistes de l'EI ne s'infiltrent parmi les réfugiés.
Près de 2.000 Syriens parmi les réfugiés sont soupçonnés de collaborer avec l'EI, avait prévenu en mai le chef des gardes-frontières, le général Saber Al-Mahayra, ajoutant que des armes et des munitions avaient été saisies auprès de réfugiés.
La Jordanie accueille plus de 600.000 réfugiés syriens selon les chiffres de l'ONU, 1,4 million selon les autorités.
Durant les deux premières années du conflit syrien déclenché en 2011, 45 points de passage étaient ouverts sur les 378 km de frontière séparant la Jordanie et la Syrie. Aujourd'hui il n'y en a plus que cinq, dont trois réservés au passage des blessés.
Le conflit syrien, qui a fait plus de 280.000 morts, a poussé à la fuite plus de la moitié de la population et provoqué un désastre humanitaire.
La Jordanie martèle sa neutralité dans le conflit syrien et dit favoriser une solution politique, tandis que le régime de Bachar al-Assad l'accuse régulièrement de soutenir la rébellion.
Outre sa participation à la lutte anti-EI, le royaume a mis des bases aériennes à la disposition de membres de la coalition, comme les Etats-Unis ou la France.
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