Rose blanche à la boutonnière comme l'ensemble des députés, le Premier ministre David Cameron a lancé un appel à l'union "contre la haine qui a tué" Jo Cox.
De son côté, le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, qui fait aussi campagne pour le maintien dans l'UE, a lancé: "Nous avons tous la responsabilité de ne pas attiser la haine ou semer la division".
Le mari de Jo Cox, tuée jeudi à coups de couteau et par balles, et leurs deux enfants de 3 et 5 ans, assistaient à l'hommage.
L'un des chefs de file du camp du Brexit (ou British Exit, sortie de l'UE) Nigel Farage, chef du parti europhobe Ukip, a lui accusé David Cameron et le camp du Remain d'instrumentaliser le meurtre de la députée.
"Le Premier ministre et la campagne du maintien (dans l'UE) essaient de lier les actions d'un individu fou aux motivations de la moitié des Britanniques qui veut reprendre le contrôle de ses frontières", a-t-il lancé lundi sur la radio LBC.
Avec des sondages suggérant un glissement en faveur d'un maintien dans l'UE, une certaine fébrilité semblait gagner le camp du Brexit, qui avait le vent en poupe jusqu'au drame.
- Mensonges et haine -
Une ex-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, la conservatrice Sayeeda Warsi, a fait défection, se disant écoeurée par la campagne des pro-Brexit dans un entretien au Times paru lundi.
"Sommes-nous prêts à raconter des mensonges, à répandre la haine et la xénophobie juste pour gagner une campagne? Pour moi, c'est allé trop loin", a-t-elle dit.
Elle dénonçait notamment une affiche de campagne de M. Farage, qui montre une colonne de réfugiés avec la mention "Breaking point" (Point de rupture).
Cette affiche a fait ressurgir les divisions du camp pro-Brexit, Michael Gove, le ministre de la Justice et l'un des ténors de la campagne "Vote Leave" ayant avoué qu'elle l'avait fait "frissonner".
L'auteur présumé du meurtre de la députée, Thomas Mair, 52 ans, a lui brièvement comparu lundi par vidéoconférence devant le tribunal londonien de l'Old Bailey et l'audience a été renvoyée à jeudi.
Lors de sa première comparution samedi, il avait lancé "Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni" devant le tribunal de Westminster, qui a ordonné une expertise psychiatrique.
- Jeu égal -
Lundi, le camp du "in" (maintien) faisait désormais jeu égal avec les partisans du "out" (sortie) dans la moyenne des six derniers sondages réalisée par le site WhatUKThinks.
Les bookmakers misaient sur la poursuite de l'aventure européenne. Les maisons de paris William Hill et Paddy Power calculaient cette probabilité à 82%.
La Bourse de Londres a également pris plus de 3% lundi, et la livre se reprenait également, les investisseurs mettant de côté - au moins temporairement - leurs inquiétudes sur un Brexit.
A quelques jours du vote crucial, pro et anti-UE cherchaient toujours à convaincre.
L'ex-maire de Londres Boris Johnson a appelé les Britanniques à "changer le cours de l'histoire européenne", dans une tribune publiée lundi par le quotidien conservateur Daily Telegraph.
Dans le camp europhile, le chef de la diplomatie Philip Hammond a lui tenu à avertir depuis Luxembourg que "la Grande-Bretagne ne pourra plus jamais rejoindre l'UE à une date ultérieure si ce n'est à des conditions qui seraient inacceptables", comme l'obligation de rejoindre la zone euro et l'espace de libre circulation Schengen.
Les partisans du Remain ont également reçu le soutien de dix prix Nobel d'économie qui, dans une lettre au quotidien The Guardian, ont prévenu qu'un Brexit fragiliserait l'économie britannique pour de "nombreuses années" et que la livre, qui vaut actuellement 1,29 euro, pourrait chuter au niveau de la monnaie unique.
Côté UE, le président du Conseil européen Donald Tusk a reconnu à Lisbonne que le référendum en soi était "un signal d'alarme" que l'UE ne pourrait ignorer.
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