L'onde de choc liée aux attentats du 13 novembre à Paris est loin d'être dissipée. Comme une réponse de la communauté scientifique aux tragiques événements, plus d'une centaine de chercheurs sont mis à contribution depuis le mois de mai 2016 pour tenter d'y voir plus clair dans l'évolution de la mémoire liée à ces moments. Des scientifiques de Caen (Calvados) participent à ce programme de grande envergure.
Un chantier à long terme
"Ce programme de recherche est constitué de plusieurs projets coordonnés, qui nous occuperont jusqu'en 2028", précise le professeur neuro-psychologue de Caen Francis Eustache, qui dirige l'ensemble aux côtés de l'historien Denis Peschanski. Au recueil de données succédera l'analyse – les premiers résultats sont attendus à l'automne 2017 –, et les études lancées seront renouvelées dans deux, cinq puis dix ans. "Un suivi si long, c'est une première pour nous !"
Au cœur de ce programme, "l'étude 1000" doit œuvrer à enregistrer les témoignages de 1000 personnes, extraites de quatre cercles différents. Le premier regroupe 250 personnes directement impliquées dans les attentats, victimes ou présents au moment des faits. Le deuxième est constitué de la population des quartiers touchés, le troisième des autres quartiers parisiens et de la région, le quatrième de villes de province, parmi lesquelles figurent Caen et Metz, entre autres.
Une étude biomédicale pilotée à Caen
Parallèlement, certaines personnes de l'étude prendront part à une étude biomédicale du nom de "Remember", portée par la plateforme d'imagerie caennaise Cyceron que dirige le professeur Francis Eustache. "Il s'agit de comprendre les mécanismes de défense qui peuvent aider à surmonter ces souvenirs traumatisants, ou au contraire les facteurs délétères."
En mai, 60 Caennais ont déjà fait l'objet d'examens. Fin juin, cinq sujets "exposés" aux attentats seront reçus pour faire de même. A terme, 120 personnes de ce premier cercle auront participé à l'étude.
Ces deux volets pilotés à Caen rejoignent d'autres études développées dans d'autres structures, qui donneront à terme une vision globale et claire pour mieux comprendre la construction de nos mémoires individuelle et collective après ces événements traumatisants, et appréhender par exemple comment la société peut influer sur les souvenirs individuels.
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