Ils étaient 2.500 selon la police, 4.000 à 5.000 selon les organisateurs, à s'être rassemblés en famille en début d'après-midi devant la Grande Mosquée, dans le quartier populaire du Val-Fourré, dans l'ouest de la ville.
"On est en face d'un crime, d'un criminel ni religieux ni intellectuel, de la bêtise la plus pure", a estimé Abdelaziz El Jaouhari, président de la mosquée de Mantes-Sud, à Mantes-la-Ville, une commune limitrophe. "Les politiques à eux seuls n'ont pas les solutions, la communauté musulmane non plus, mais ensemble, on peut peut-être en trouver une pour endiguer ce cycle infernal", a-t-il dit à l'AFP.
"Cette marche, c'est pour dire que la communauté musulmane n'a aucune responsabilité dans les actes criminels et la barbarie générés par le terrorisme, mais qu'elle se sent le droit et le devoir de les condamner et de se mobiliser contre", a-t-il ajouté.
Habitants de Mantes ou des communes environnantes, scouts musulmans, mais aussi quelques dizaines de fidèles chrétiens emmenés par le père Matthieu Williamson, ouvrier du dialogue islamo-chrétien dans la ville, se pressaient en rangs serrés pour rallier la mosquée au commissariat, où travaillait Jessica Schneider, l'une des deux victimes de Larossi Abballa.
Sur la banderole de tête, tenue par des représentants du collectif des mosquées du Mantois, à côté des portraits souriants du couple assassiné, on pouvait lire: "Mobilisons-nous contre la barbarie!"
"Je suis la police", pouvait-on lire aussi sur une pancarte au milieu des anonymes.
"En faisant cette marche, on montre qu'on est tous unis contre les terroristes, ces monstres qui veulent à tout prix faire couler le sang", a expliqué Imane Remina, 18 ans, qui habite au Val-Fourré et qui porte le voile.
Mohammed Bouaalal, un commerçant de 34 ans d'Aubergenville, une commune voisine, est venu avec ses filles "pour dire, s'il fallait encore le démontrer, que l'islam et les musulmans de France n'ont absolument rien à voir avec ces criminels".
"Ils s'en prennent aujourd'hui aux policiers, demain c'est à nous (musulmans) qu'ils s'en prendront, comme on le voit en Egypte ou au Yémen", craint-il. "Parce qu'à leurs yeux, nous sommes des traîtres qui n'ont pas la même vision du monde."
Devant l'entrée du commissariat, ceint de barrières métalliques pour contenir la foule, les dignitaires musulmans ont déposé une gerbe après avoir observé une minute de silence. La foule a ensuite applaudi à l'adresse des fonctionnaires de police.
Cette manifestation faisait suite à un rassemblement silencieux la veille, à l'appel des élus, qui avait réuni un millier de personnes.
Jessica Schneider, 36 ans, et son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, ont été assassinés le 13 juillet à l'arme blanche par un jihadiste à Magnanville (Yvelines).
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