L'ancien directeur du musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise (Manche) est désormais blanchi par la justice. La cour d'appel de Caen (Calvados) a relaxé Patrick Bunel, lundi 13 juin 2016, dans cette affaire complexe, qui dure depuis quatre ans.
Il lui était reproché d'avoir produit de fausses factures, ainsi que le détournement de certains objets achetés par l'association qui gère le musée. En première instance, le tribunal de Cherbourg avait condamné Patrick Bunel à 4000 euros d'amende. Cette fois, il est relaxé sur la totalité des faits reprochés. Un soulagement pour celui qui dit avoir subi "une chasse aux sorcières" :
Patrick Bunel
Un "fusible" dans cette affaire
Le musée devra lui verser des frais de justice, ce qui fait dire à Patrick Bunel que "ce n'est pas une victoire, car je n'avais aucun intérêt à faire condamner le musée Airborne. Ce n'est pas le musée qui est responsable mais deux ou trois personnes à l'intérieur qui se sont servies du musée pour une vengeance personnelle". Une procédure entre Patrick Bunel et son ancien employeur est toujours en cours, sur le volet prudhommal.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte politique local. A l'époque du procès en première instance, Patrick Bunel s'était vu comme "un fusible" pris entre l'ancien président du musée, Jean d'Aigneaux, et l'actuel, Marc Lefèvre, également maire de Sainte-Mère-Eglise jusqu'en 2014. Nous ne sommes pas parvenus à le joindre ce vendredi 17 juin.
Economie et mémoire
Le procès avait également mis en lumière le milieu du militaria et des collectionneurs, où les legs et les achats sans facture sont nombreux. "C'est l'une des difficultés puisqu'il faut appliquer des normes économiques et fiscales à un milieu de collectionneurs, et à des personnes privées", commente Patrick Bunel. Autre difficulté à son sens : l'équilibre entre économie et devoir de mémoire. "Le tourisme est une activité économique, et la mémoire devrait être gratuite. C'est la problématique de tous les dirigeants de musées".
Patrick Bunel
Patrick Bunel a, depuis le début de l'affaire, remonté un musée dédié à la mémoire du Débarquement, à Catz (Manche), près de la RN13.
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