En quelques mots, le président Obama a dressé mardi le portrait d'Omar Mateen, 29 ans, qui a attaqué dimanche au petit matin le Pulse, boîte de nuit très en vogue, avec un fusil semi-automatique et une arme de poing, commettant le pire attentat aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre.
Après cette attaque, qui a fait 49 morts et 53 blessés, et les assassinats lundi soir d'un couple de policiers près de Paris, tous revendiqués par l'EI, les présidents François Hollande et Barack Obama se sont entretenus par téléphone mardi soir.
Ils ont convenu d'"augmenter encore la coopération" entre les services français et américains face à une "menace" jihadiste qui "évolue en permanence", a indiqué la présidence française.
Barack Obama ira jeudi à Orlando pour rendre hommage aux victimes et apporter son soutien à la communauté homosexuelle. "Je tiens à rappeler que vous n'êtes pas seuls", a-t-il dit lors d'une allocution solennelle.
Le président américain s'en est également violemment pris au candidat républicain à la présidentielle Donald Trump pour sa rhétorique incendiaire sur les musulmans.
"On a aujourd'hui des propositions du probable candidat républicain à la présidence des Etats-Unis qui veut interdire à tous les musulmans de venir en Amérique (...). Jusqu'où cela ira-t-il? Le tueur d'Orlando, ceux de San Bernardino ou celui de Fort Hood sont tous des citoyens américains", a-t-il rappelé. "Allons-nous commencer à traiter tous les musulmans américains différemment ?"
-'Loup solitaire'-
En Floride, la personnalité complexe du tueur, abattu par la police, se précisait mardi.
Son épouse, Noor Mateen, sentait que quelque chose allait se passer et a semble-t-il tenté de le dissuader, selon plusieurs télévisions américaines. Elle a été arrêtée mais coopère avec les autorités et pourrait être poursuivie en justice, selon ces mêmes sources, une information que la police fédérale (FBI) n'a pas voulu confirmer.
Omar Mateen, musulman pratiquant, avait été interrogé à plusieurs reprises par le FBI mais sans suite.
Les enquêteurs privilégient la piste du "loup solitaire" radicalisé sur internet et inspiré par diverses organisations, sans pour autant avoir été dirigé par celles-ci.
Le père d'Omar Mateen a fait état de l'homophobie de son fils, qui était lui-même père d'un petit garçon.
Mais plusieurs médias évoquaient l'homosexualité cachée du tueur, de nombreux témoignages rapportant qu'il avait fréquenté le Pulse à plusieurs reprises et qu'il utilisait des applications de rencontres gays.
Un ancien élève de sa promotion à l'académie de police d'Indian River Community College, où il a étudié en 2006, a lui assuré au quotidien Palm Beach Post qu'Omar Mateen lui avait fait des avances.
- Piétiné -
Trois jours après le drame, les témoignages des survivants continuaient d'émerger à Orlando, une des principales destination touristique des Etats-Unis jusque-là plus célèbre pour son climat, ses nuits festives et ses parcs d'attraction. C'est dans ce cadre de carte postale que l'horreur a frappé.
Après les premiers coups de feu, "on a commencé à courir et malheureusement j'ai été touché trois fois par balle à la jambe, je suis donc tombé", a raconté Angel Colon, 26 ans, blessé notamment aux jambes, à la hanche et à la main. "J'ai essayé de me relever mais tout le monde avait commencé à courir dans tous les sens. On me piétinait et les os de ma jambe gauche ont été cassés".
"Alors je ne sais pas comment, par la grâce à Dieu, il a visé ma tête mais ça a touché ma main et il m'a tiré dessus encore et ça a touché ma hanche. Je ne réagissais pas. J'étais prêt à juste rester là allongé pour qu'il ne sache pas que j'étais vivant", a encore raconté le jeune homme très ému.
Parmi les 27 blessés toujours hospitalisés mardi, six étaient dans un état critique. Les médecins légistes ont annoncé mardi soir que 20 des 49 dépouilles avaient été transférées au funérarium, espérant conclure les autopsies dans les "prochaines heures".
- Défense des armes -
Dès dimanche, le débat sur la règlementation des armes à feu a repris aux Etats-Unis avec toujours les mêmes arguments répétés par les partisans et opposants.
Mais le principal lobby des armes, la NRA, n'est sorti de son silence que mardi en appelant à "détruire" les terroristes au lieu de "détruire le droit à l'auto-défense" en limitant l'accès des Américains aux armes à feu.
"Il est temps pour nous de reconnaître que l'islam radical pousse au crime. Le seul moyen de les vaincre est de les détruire et pas de détruire le droit des Américains à se défendre", a écrit le lobbyiste en chef de la NRA, Chris Cox.
A l'inverse, une pétition demandant l'interdiction de la vente de fusils d'assaut semi-automatiques aux civils avait déjà recueilli plus de 400.000 signatures mardi.
Par ailleurs, le groupe Disney a renforcé la sécurité de ses parcs d'attraction après les révélations que Mateen se serait rendu à Disney World avant son attaque.
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