Le départ du responsable politique de 67 ans, très impliqué dans la préparation des jeux Olympiques de 2020, est une ombre de plus sur l'organisation de cet événement, déjà éclaboussé par plusieurs scandales.
M. Masuzoe a informé le président de l'assemblée de la capitale de sa décision, a indiqué un porte-parole de cette dernière.
Neuf partis, dont ceux qui avaient soutenu sa candidature en 2014, réclamaient le départ de M. Masuzoe, qui devrait être effectif le 21 juin, alors que son mandat aurait dû prendre fin en 2018.
La loi précise qu'une élection doit avoir lieu dans un délai de 50 jours pour désigner un replaçant.
M. Masuzoe a été incapable de justifier la gestion jugée brouillonne de ses comptes, révélée par les médias fin avril.
Il a reconnu avoir indûment déclaré comme frais liés à son statut d'élu des dépenses et achats personnels, dont des séjours en famille dans des hôtels de luxe ou de coûteux repas dans des restaurants multi-étoilés. Un comité d'experts juridiques mandaté par ses soins a effectivement qualifié d'inappropriées plusieurs dépenses, mais jugé que cela n'était pas pour autant illégal.
- Lâché par les politiques et l'opinion -
Selon des informations de presse, avant de décider de jeter l'éponge, le gouverneur avait tenté de négocier un report du dépôt de motion, arguant qu'il n'était pas très pertinent de provoquer une élection lors de la période des jeux Olympiques de Rio en août, événement auquel la ville de Tokyo doit d'autant plus être représentée qu'elle organisera les JO d'été suivant, en 2020.
La préparation de cette manifestation sportive internationale a déjà connu plusieurs épisodes embarrassants: leur attribution est entachée de soupçons de corruption, le premier projet de stade devenu trop onéreux a dû être annulé et le logo initial retiré après des accusations de plagiat.
Ex-ministre de la Santé (2007-2009), politologue polyglotte et ancien commentateur de télévision, Yoichi Masuzoe est un homme atypique dans l'univers politique nippon.
Candidat sans étiquette mais initialement soutenu par le puissant Parti libéral-démocrate de Shinzo Abe (qui l'a lâché cette fois), il avait pris en février 2014 la tête de la capitale japonaise, un centre économique de plus de 13 millions d'habitants et au budget total de quelque 13.600 milliards de yens (113 milliards d'euros).
M. Masuzoe avait alors succédé à l'écrivain Naoki Inose qui avait été chassé au bout d'un an, lui aussi par un scandale politico-financier.
Diplômé de droit de la prestigieuse Université de Tokyo, M. Masuzoe, francophone et anglophone, est un auteur prolixe qui a écrit, traduit ou supervisé des dizaines d'ouvrages, sur des sujets politiques et historiques (de la fin de la démocratie à Saddam Hussein en passant par la secte Aum).
Il n'a débuté une carrière d'élu qu'en 2001 au Sénat.
Amateur de ski, golf et judo, M. Masuzoe est réputé pour avoir un caractère difficile et pour avoir collectionné les aventures féminines. Une de ses ex-femmes n'a pas été la dernière à le traîner dans la boue via la presse ces dernières semaines.
Plusieurs sondages récemment par deux quotidiens (Sankei et Asahi) et une chaîne de télévision privée (FNN) ont montré que 80% des citoyens de la capitale souhaitaient son départ.
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