Le temps est également aux questions face à la menace terroriste à un niveau "maximal".
Le président François Hollande assiste à midi à une minute de silence au ministère de l'Intérieur à la mémoire des deux victimes, tuées lundi soir à leur domicile de Magnanville (Yvelines) par Larossi Abballa, 25 ans, qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI).
Les drapeaux des édifices du ministère ont été mis mardi en berne pour trois jours afin de "marquer la profonde émotion de l'ensemble des personnels" après cet "abject assassinat", a indiqué Bernard Cazeneuve.
La minute de silence sera observée dans tous les services du ministère, dans tous les commissariats du pays ainsi qu'à Magnanville.
Lundi peu après 20H00, Larossi Abballa a tué à coups de couteau Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, devant son pavillon. Il a ensuite séquestré sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu'il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans et demi, retrouvé "en état de sidération" et qui a été hospitalisé.
L'enfant sera reconnu pupille de la Nation, a déclaré François Hollande, tout comme un autre que le policier avait eu d'une première union.
Abballa a revendiqué son acte sur Twitter et Facebook dans une vidéo filmée depuis la maison des victimes et diffusée mardi par l'agence Amaq liée au groupe Etat Islamique.
- 'Des moyens supplémentaires'-
"C'est un acte incontestablement terroriste", a asséné mardi François Hollande. Le chef de l'Etat a affirmé que la vigilance contre le terrorisme était "portée à son niveau maximal", indiquant qu'il avait souhaité que "des moyens supplémentaires puissent être déployés".
Lors d'une conversation mardi avec le président américain Barack Obama, les deux dirigeants ont décidé d'"augmenter encore la coopération" entre les deux pays face à une "menace" jihadiste qui "évolue en permanence". Pour M. Obama, ils s'agit de "détruire" l'EI.
Les Etats-Unis ont été frappés dimanche par une attaque dans une boîte gay d'Orlando (Floride) où un homme se réclamant de l'EI a tué 49 personnes.
Dans une vidéo enregistrée avant de mourir dans l'assaut du Raid, Abballa promet "d'autres surprises pour l'Euro", le tournoi continental de football disputé en France jusqu'au 10 juillet. "L'Euro sera un cimetière", annonce-t-il.
Dans cette vidéo, visionnée par l'AFP, il appelle aussi "à attaquer des policiers, des journalistes, des gardiens de prison et des rappeurs".
Facebook a indiqué mardi qu'il "travaillait en étroite collaboration avec les autorités françaises qui enquêtent sur ce terrible crime".
Une liste de cibles mentionnant "des personnalités ou des professions", a été retrouvée dans le pavillon des victimes, selon le procureur de Paris François Molins.
Le porte-parole officiel de l'EI, le Syrien Abou Mohammed Al-Adnani, a exhorté ses partisans à passer à l'action dans leurs pays d'origine contre les policiers et les militaires des nations de la coalition engagée dans la lutte contre cette organisation, en Syrie et en Irak.
Il a également appelé à commettre des assassinats pendant le mois du ramadan, qui a commencé début juin.
Ce double meurtre a été perpétré sept mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts le 13 novembre.
Les enquêteurs français font face à une attaque jihadiste inédite en France, visant des cibles individuelles à leur domicile. Ils cherchent désormais à déterminer si l'homme a pu bénéficier de complicités dans la préparation des meurtres.
Larossi Abballa, originaire de Mantes-la-Jolie, avait un passé dans l'islamisme radical. Il avait notamment été condamné en 2013 à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour participation à une filière jihadiste vers le Pakistan.
Pendant son incarcération, il s'était "livré à des actes de prosélytisme d'islamisme radical", a précisé M. Molins.
Trois hommes de 27, 29 et 44 ans, qui font partie de l'entourage du meurtrier, ont été placés en garde à vue. Deux d'entre eux avaient été condamnés avec Abballa en 2013 dans l'affaire de la filière pakistanaise.
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