Face à la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'inquiétude continue à gagner les marchés financiers à neuf jours du référendum britannique.
La Bourse de Londres a terminé en chute de 2%, celle de Paris a signé sa cinquième séance consécutive de baisse mardi (-2,29%) et Wall Street a entamé la séance en territoire négatif.
"A chaque fois qu'il y a un sondage" en faveur du Brexit ou "une rumeur", "le marché recule à nouveau", expliquait Alexandre Baradez, un analyste d'IG France, qui constate "une défiance envers l'Europe" de la part des investisseurs.
La livre sterling était particulièrement sous pression sur les marchés des changes. Les derniers sondages pèsent "encore plus lourdement", commentait dans une note Simon Smith, analyste chez FXPro.
Le camp du maintien dans l'UE, mené par le Premier ministre conservateur David Cameron, doit composer depuis quelques jours avec une succession de sondages donnant le Brexit en tête.
Mardi encore, les troupes du "Leave" comptaient six points d'avance (53%) dans les intentions de vote, selon une enquête d'opinion ICM publiée par le Guardian, et sept dans un sondage YouGov pour le Times.
- Vent de panique -
Résultat : un vent de "panique" souffle désormais sur le camp du maintien, ont expliqué au Times et au Guardian des sources au sein de la campagne en faveur de l'UE, même si le porte-parole de "Britain Stronger in Europe" cherche à relativiser.
"Je ne prêterais pas trop attention aux sondages, ils montent, ils baissent et on sait qu'ils avaient tout faux l'année dernière" pour les législatives, a assuré James McGrory à l'AFP.
Même s'il n'a rien d'une surprise, le ralliement du Sun au camp du Brexit n'en constitue pas moins un nouveau coup dur pour les pro-européens.
"BeLEAVE in Britain", pouvait-on lire en toutes lettres en une du tabloïd aux 4,5 millions de lecteurs. Un jeu de mots qui phonétiquement signifie "croire en la Grande-Bretagne" tout en comprenant le terme "sortie (de l'UE)".
"Le Sun exhorte aujourd'hui tout le monde à voter pour la SORTIE", ajoutait le quotidien populaire, propriété du magnat australo-américain Rupert Murdoch.
Entravé par "l'expansion sans relâche de l'Etat fédéral allemand", l'avenir du Royaume-Uni serait "bien plus sombre" au sein du bloc des 28, a poursuivi le journal, qui voit dans un Brexit l'occasion de "réaffirmer" une souveraineté compromise par la "dictature de Bruxelles".
- "Trou noir dans nos finances publiques" -
Pour tenter d'inverser la tendance, les partisans du statu quo ont déclenché une nouvelle offensive mardi avec un rassemblement au siège de la grande confédération syndicale, le Trade Union Congress (TUC).
Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn y a défendu "le travail des syndicats en Europe pour offrir de meilleures conditions de travail, des vacances plus longues, des congés de maternité et de paternité et moins de discriminations".
Dans un communiqué commun, de hauts responsables travaillistes ont mis en garde contre les conséquences d'une éventuelle sortie de l'UE, qui pourrait coûter selon eux 525.000 emplois dans le secteur public.
"Le choc ressenti par notre économie pourrait se traduire par un trou noir de 40 milliards de livres dans nos finances publiques", ont-ils écrit.
Pour combler son retard, le camp du "Remain" ("Rester") pourra aussi tenter de capitaliser sur une décision rendue mardi par la Cour de justice de l'UE, qui a accordé au Royaume-Uni le droit de limiter certaines aides sociales aux migrants européens, une thématique clef de la campagne.
En fin de journée, la campagne référendaire donnera lieu à une nouvelle joute oratoire avec un débat Telegraph-Huffington Post-YouTube opposant le conservateur Boris Johnson, chef de file des partisans du Brexit, à Alex Salmond, député du parti indépendantiste écossais SNP, pro-européen.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.