-- UNE ATTAQUE INEDITE DANS UN DOMICILE
Les enquêteurs font face à une attaque jihadiste à la mise en scène inédite en France, perpétrée dans la sphère d'un domicile pour frapper des cibles individuelles.
"Un cap dans l'horreur a été franchi", a commenté le Premier ministre français Manuel Valls: "c'est le domicile, l'intimité même d'une famille, d'un couple de fonctionnaires de police qui ont été prises pour cible".
Lundi vers 21H00, Larossi Abballa poignarde à mort un policier en civil devant chez lui avant de s'engouffrer dans la maison et d'égorger la compagne du fonctionnaire. Leur fils de 3 ans en réchappe, indemne mais profondément choqué.
Avant d'être abattu, l'assaillant, calme et souriant, s'est mis en scène dans une vidéo filmée en direct à l'intérieur de la maison, et diffusée sur Facebook. Dans la séquence, il appelle à "attaquer des policiers, des journalistes, des personnalités publiques, des gardiens de prison et des rappeurs", rapporte le journaliste David Thomson, spécialiste du jihadisme et auteur du livre "Les Français jihadistes".
Puis vient la revendication par le canal de l'agence Amaq liée au groupe jihadiste, affirmant qu'un "combattant de l'Etat islamique" (EI) a tué le couple près de Paris.
Le 24 novembre 2015, le service de presse de l'EI dans la province d’Al-Raqqa avait diffusé une vidéo, dans laquelle des combattants francophones de l'EI menaçaient les Français de nouvelles attaques contre leurs maisons, leurs écoles, dans les rues, hôpitaux et lieux publics.
-- LES CIBLES DE L'APPRENTI JIHADISTE
Larossi Abballa entretenait depuis plusieurs années des liens avec la mouvance jihadiste
Originaire de Mantes-la-Jolie, au nord-ouest de Paris, le jeune homme, qui a lancé début 2016 son entreprise de livraison de sandwiches halal à domicile, est déjà connu des services antiterroristes: il avait été jugé avec sept autres prévenus et condamné en 2013 à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour participation à une filière d'envoi de candidats au jihad vers le Pakistan.
Au moment de son arrestation en mai 2011 pour ses liens avec Mohamed Niaz Abdul Rassed, un ressortissant indien considéré comme l'inspirateur de la filière, les policiers retrouvent lors d'une perquisition au domicile de ses parents un agenda avec une liste de commissariats, de mosquées et de lieux touristiques dans son département des Yvelines. "Des cibles potentielles", souligne alors une source proche de l'enquête.
-- LA QUESTION DU SUIVI
Il a été libéré à l'issue de son jugement de condamnation en 2013, ayant effectué l'intégralité de sa peine en détention provisoire. Depuis peu, son nom était apparu dans une information judiciaire sur une filière de départs pour le jihad syrien, selon des sources concordantes. Son rôle exact dans le dossier, qui concerne également d'autres protagonistes, n'a pas été précisé.
-- QUELLES COMPLICITES?
Les enquêteurs cherchent à déterminer si l'homme a pu bénéficier de complicités dans la préparation du meurtre dont la cible - un policier - ne semble pas avoir été choisie au hasard. A ce stade, les enquêteurs ont mené trois interpellations dans l'entourage du tueur.
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Certains les appellent "déséquilibrés" d'autres, les "fous d'Allah". Tout cela ressemble à de la folie mais n'en est pas vraiment. Il y des personnes qui choisissent de tuer et qu'on doit traiter en conséquence.