La politique de tolérance zéro envers la violence que veut afficher l'instance européenne du foot portera-t-elle ses fruits ? Le 15e Euro de l'histoire, le premier à 24 pays, est en tout cas placé sous haute surveillance. Sur le territoire français et chez ses voisins.
Vingt-et-un hooligans allemands ont ainsi été arrêtés dimanche par la police allemande avant d'entrer en France pour le match Allemagne-Ukraine à Lille. Certains d'entre eux, répartis dans trois mini-bus, transportaient des protège-dents et des casques et prévoyaient de se rendre en France via le Luxembourg.
Le match des Allemands, champions du monde en titre, et Ukrainiens, s'est déroulé en soirée dimanche sans anicroche, avec un succès de la Mannschaft 2 à 0, sur des buts de Shkodran Mustafi et de Bastian Schweinsteiger. "Schweini", longtemps blessé, a marqué deux minutes après son entrée en jeu en toute fin de match.
Mais la tenue sans encombre de ce match ne doit pas faire oublier le risque de frictions, toujours présent: avant cette rencontre, de brèves échauffourées avaient éclaté en fin d'après-midi sur la Grand-Place de Lille entre supporters ukrainiens et allemands.
Selon une source policière allemande sur place interrogée par le SID, filiale de l'AFP, 50 hooligans allemands connus ont participé à ces bagarres. Aucune interpellation n'a eu lieu.
- Ukraine-Pologne et la fête de la musique -
Quels sont maintenant les matches à surveiller ? Après les terribles violences à Marseille en marge de Angleterre-Russie (1-1), la presse britannique a clairement mis en garde contre la proximité géographique et temporelle entre le prochain match des Russes (mercredi à Lille) et celui des Anglais (jeudi à Lens).
L'UEFA a prévenu les deux sélections: elles risquent d'être disqualifiées de l'Euro si des violences telles que celles de Marseille se reproduisent.
Allemagne-Pologne jeudi au Stade de France est également classé à risque, tout comme Ukraine-Pologne le 21 juin à Marseille, le jour de la fête de la musique, événement qui draine d'ordinaire les foules dans la rue jusqu'au bout de la nuit.
Les violences du week-end autour de l'Euro-2016 ont entraîné un débat sur la consommation excessive d'alcool par les supporters, qui a poussé le gouvernement à réagir dimanche.
Au total depuis vendredi, les autorités françaises ont procédé à 116 interpellations pour violences, qui ont donné lieu à 63 gardes à vue, trois expulsions du territoire et cinq interdictions d'entrée sur le sol français, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur communiqués dimanche soir.
"La vente, la consommation et le transport de boissons alcoolisées" seront interdits "les veilles et jours de match et les jours d'ouverture des fan zones dans les périmètres sensibles", a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, sans préciser de quelles zones il s'agit.
Et le football dans tout ça ? En temps normal, le retour de l'Espagne sur un terrain aurait suffi à repondre à cette question. Mais cet Euro n'est décidément pas comme les autres et la "Roja" voit son image écornée par un scandale sexuel dans lequel le nom de son gardien David De Gea a été cité. Accusé par une femme d'avoir organisé en 2012 une soirée où elle aurait été contrainte d'avoir des relations sexuelles avec des footballeurs, le gardien de Manchester United a nié.
- Mardi, retour aux grèves -
Qui sera titulaire dans le but de l'Espagne contre la République tchèque à Toulouse (15h00)? De Gea, 25 ans, ou le vétéran Iker Casillas, 35 ans, remis en selle par cette affaire? Dans l'équipe d'en face, les Tchèques n'ont pas ce genre de problème avec l'inamovible Petr Cech.
Au rayon star, il y aura du lourd lundi avec sa majesté Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois est de retour au Stade de France - où il avait pris l'habitude de gagner des coupes françaises avec le PSG - pour y affronter l'Eire (18h00). Pour les Irlandais, cette enceinte n'est pas un bon souvenir: c'est là qu'une passe de la main de Thierry Henry pour William Gallas leur avait coûté un billet pour le Mondial-2010, pris par les Bleus.
Les Belges, qui nourrissent de grandes ambitions - "atteindre la finale" - dans les pas de leur leader Eden Hazard, tenteront de profiter d'une Italie qu'on dit déclinante à Lyon (21h00).
Beau commentaire du portier de la Nazionale sur cet a priori: "Il y a des moments où on est marteau, d'autres où on est enclume, nous sommes plus enclume, mais cela ne veut pas dire qu'au fond de nous, nous nous sentions des victimes sacrificielles", a tenté Gigi Buffon.
Mardi, il sera temps de reparler des grèves, avec un appel à la manifestation nationale à Paris contre la loi de travail. Aucun match n'est programmé dans la capitale entre Autriche-Hongrie à Bordeaux et Portugal-Islande à Saint-Etienne.
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